100 millions d'euros seront alloués pour accélérer la digitalisation des petits commerces, annonce Bruno Le Maire

Invité dimanche 1er novembre de BFM Politique, le ministre a annoncé, en pleine polémique sur les commerces essentiels et non essentiels, un fonds de 100 millions d’euros pour aider les petits commerçants à accélérer leur digitalisation.

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100 millions d'euros seront alloués pour accélérer la digitalisation des petits commerces, annonce Bruno Le Maire

Alors que le reconfinement s’est accompagné de la fermeture des commerces non-essentiels, suscitant au passage de nombreuses polémiques, Bruno Le Maire a tenté hier dimanche 1er novembre d’éteindre une partie de l’incendie. Invité du plateau BFM Politique, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a annoncé un fonds de 100 millions d’euros visant à aider les petits commerces à se digitaliser.

"Seulement une boutique sur trois est digitalisée. Nous allons mettre 100 millions d’euros pour digitaliser les petits commerces", a-t-il annoncé, ajoutant que ces fonds et les sommes issues de ces commandes "iront dans leur poche". La vente en ligne doit permettre à ces acteurs de rebondir, au même titre que les commandes en ligne permettent à certains restaurants de poursuivre leurs activités.

Amazon contre les petits commerces, un débat simpliste
La fermeture des commerces non-essentiels est effective depuis vendredi 30 octobre. Librairies, fleuristes, parfumeries ou encore magasins de jouets ne peuvent désormais plus ouvrir au public. Mais cette décision suscite de nombreuses réactions. Outre les conséquences économiques de cette seconde vague de fermetures, les professionnels concernés dénoncent une forme de concurrence déloyale puisque la grande distribution généraliste, qui vend également des produits non alimentaires, n’était frappée jusqu’ici d’aucune restriction. Quant aux enseignes spécialisées comme la Fnac, elles ont justifié l’ouverture de leurs points de vente par le fait de commercialiser du matéreil nécessaire au travail à distance (PC...) avant de faire machine arrière devant le tollé. Désormais, aucune enseigne ne peut vendre certains produits, comme les livres, les fleurs, les jouets et les articles de maquillage dans les rayons.

Pour de nombreux acteurs et experts du retail, ces interdictions poussent les consommateurs vers des plateformes e-commerce comme Amazon. Mais bien équipés, les commerces indépendants peuvent, en proposant des services comme la livraison ou le click and collect, moins coûteux, tirer leur épingle du jeu. "Il ne faut pas que Amazon soit le grand gagnant de cette crise", résume Bruno Le Maire.

Mais le débat, de longue date, consistant à opposer Amazon aux petits commerces et au Made in France reste bien simpliste. D’une part parce que les grands e-commerçants français et européens (Cdiscount, Zalando, La Redoute…) sont déjà sortis gagnants, au même titre qu’Amazon, du premier confinement et des semaines de fermeture des commerces physiques. D’autre part, il faut rappeler qu’Amazon permet aussi à des petits vendeurs – environ 10 000 en France selon des chiffres fournis par Amazon – de commercialiser leurs produits via sa marketplace. Néanmoins, la pandémie de Covid-19 a accéléré la transformation digitale de nombreux secteurs parmi lesquels le retail, avec davantage de consommateurs confinés et adeptes des commandes en ligne.

Des outils et des offres préférentielles pour les PME
Ce n’est pas la première fois que le gouvernent exhorte les PME à accélérer sur le digital. Fin mars, pour faciliter l’accès aux solutions existantes, le secrétariat d’Etat chargé du Numérique et le secrétariat d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances avaient annoncé le lancement de la plate-forme France Num. Elle centralise, encore aujourd’hui, des offres, gratuites ou préférentielles, recueillies auprès d’entreprises de l’e-commerce. Destinées à faciliter la vente en ligne, le paiement ou la livraison, elles sont réunies au sein d’un guide pratique à destination des artisans, commerçants et indépendants.

Le ministère de l'Economie a également annoncé mettre à leur disposition un accompagnement logistique et en partenariat avec La Poste, une plateforme municipale pour prendre en charge l'acheminement des commandes.

Simple sur le papier, la mise en place d’un système de clickandcollect nécessite certains prérequis en matière technique et en ressources humaines, comme l’existence et le bon fonctionnement d’un site e-commerce, une organisation logistique des commandes au point de retrait, le traitement des colis et enfin le respect des règles de la distanciation sociale dans le cadre d’un commerce sans contact.

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