Mais tout a une fin. Et l’année 2015 s’annonce comme le début du crépuscule de cette loi sur laquelle l’industrie informatique avait jusqu’ici fondé son développement. La miniaturisation électronique s’approche des limites physiques. Le passage à la technologie FinFET 14 nm (transistors 3D en gravure de 14 nanomètres) pour la dernière génération de circuits intégrés les plus avancés a mis en lumière les difficultés à maîtriser les rendements de fabrication. Un problème qui frappe durement Intel, numéro un mondial des semi-conducteurs considéré pourtant comme l’industriel le mieux armé sur le plan technologique pour perpétuer la loi de Moore.
La fin des 2 ans
Intel se veut la vitrine technologique de l’industrie des semi-conducteurs. Depuis 2007, il incarne la loi de Moore avec sa stratégie Tick-Tock qui consiste à faire évoluer chaque année ses puces en alternant miniaturisation de la gravure (c’est la démarche Tick) et optimisation de la conception (c’est la démarche Tock). Mais seul le passage à une gravure plus fine en production (donc la démarche Tick) fait avancer la loi de Moore. Au même temps que le report de la génération de 10 nanomètres, Intel inaugure la démarche Tick-Tock-Tock en ajoutant une étape d’optimisation de la conception.
l'avènement des circuits logiques programmables
Microsoft, l’autre moteur de l’industrie informatique, s’inquiète de ce ralentissement. "
Merci Gordon Moore, déclare Harry Shum, vice-président exécutif en charge de Microsoft Research, lors de l’événement Ignite de Microsoft à Chicago en mai 2015
. Votre loi a produit un résultat incroyable. Mais on commence à atteindre les limites physiques au niveau des transistors. Or nous aurons toujours besoin davantage de puissance de traitement." Selon les recherches de Microsoft, la solution à court terme est de faire appel aux circuits logiques programmables comme accélérateurs de traitement dans les datacenters. Son efficacité a été déjà prouvée sur des projets pilotes et elle est prête à passer en production.
en attendant les puces quantiques
Mais selon le patron de Microsoft Research, les circuits logiques programmables ne constituent qu’un palliatif temporaire. Le vrai relais de nature à sauver la loi de Moore réside dans les puces quantiques. Une rupture technologique qui réclame cependant beaucoup de temps avant de devenir une réalité commerciale.
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