Cloud : 5 choses à retenir des annonces de Mounir Mahjoubi sur la stratégie de l'Etat
Quelle est la stratégie de l'Etat en matière de cloud ? Quels objectifs sont à atteindre ? Quelles sont les priorités ? Décryptage des annonces de Mounir Mahjoubi lors des Rencontres du Cloud 2018 de Paris, ce mardi 3 juillet.
Victoire Saugnac
Mardi 3 juillet 2018, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’état chargé du Numérique, a profité des Rencontres du Cloud pour annoncer la stratégie de l’Etat sur le sujet. Voici les axes principaux à retenir.
Une stratégie cloud à 3 niveaux
Mounir Mahjoubi a dévoilé l’architecture de la stratégie de l’Etat en matière de cloud. Trois solutions seront développées pour les administrations, différentes dans leur construction selon le degré de sensibilité de l’information:
- Un cloud interne, pour maîtriser à 100% la chaîne de sécurité dans tous les domaines, les usages du cloud dits “sensibles”. Tout sera accessible sur une base OpenStack, via un portail interministériel.
- Un cloud dédié, mixte, avec des opérations traitées par des entreprises externes mais selon les besoins de l’Etat. Il s’agira de traiter de cette manière des données et des applications beaucoup moins sensibles.
- Un cloud complètement externe, de nombreuses activité de l’Etat nécessitant la scalabilité et l’agilité du privé, “qui saura mieux faire”, selon le Secrétaire d’Etat. Ce cloud sera dédié cette fois-ci aux données et aux applications peu sensibles.
Scalabilité et agilité
Ce sont les deux valeurs sur lesquelles Mounir Mahjoubi a peut-être le plus insisté. D’après lui, l’Etat prendra de plus en plus en compte ces capacités à passer à l’échelle et à réagir vite, que ce soit dans le choix des solutions comme dans l'organisation RH. Si les entreprises le font presque systématiquement, le chantier reste selon lui large du côté des TPE/PME.
Aider les PME
L’Etat a constaté un retard en matière de structuration des systèmes d’information des TPE/PME. C’est pourquoi sera annoncé dans quelques jours un Plan national de soutien aux TPE/PME qui n’auraient pas encore investi en interne et nécessitent une aide pour l’implantation d’une architecture en cloud leur permettant de rattraper leur retard.
La sécurité avant tout
Le Secrétaire d’Etat en charge du Numérique s’est aussi arrêté sur la question de la sécurité, face au constat de la prise de conscience des citoyens, qui savent à présent que toutes leurs données sont stockées et échangées. La sécurité est d’après lui un élément de confiance nécessaire pour le développement des entreprises dans le cloud, non seulement pour la protection des citoyens mais aussi pour l’économie, car si quelque chose coince aujourd’hui, “on va perdre 10, 15 ans”, exprime-t-il. D’où, d’une part, l’idée de voir le Règlement général sur la protection des données (RGPD) comme “la possibilité d’aller extrêmement vite en respectant les inquiétudes et les droits des citoyens”, et d’autre part, de continuer d’apporter de la valeur à la labellisation du cloud français, reconnu comme exigeant à l’échelle nationale mais aussi internationale.
La portabilité des données
La portabilité des données, c’est renforcer le contrôle qu’ont les utilisateurs de cloud sur leurs données, en leur permettant de les récupérer auprès d’un fournisseur pour les envoyer à un autre. Ce principe a été un point fort du RGPD et du projet de marché unique numérique. Mounir Mahjoubi voit les choses plus loin, avec le "cloud switch" : c’est presque la même chose, mais on donne le droit aux différents fournisseurs de se mettre d’accord entre eux, tout en respectant les règles, pour encore une fois, plus de rapidité.
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