500 start-up, 438 millions d'euros levés… Panorama de l'Ed Tech en France

Les 500 start-up françaises dans le secteur de l'Ed Tech ont levé 438 millions d'euros en 2021. Elles emploient 10 000 personnes et affichent un chiffre d'affaires global de 1,3 milliard d'euros, selon une étude sur le secteur.

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500 start-up, 438 millions d'euros levés… Panorama de l'Ed Tech en France

Pour la première fois, le secteur de l'Ed Tech a dépassé le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires en France. Sur l'année 2021, les 500 entreprises du secteur affichent un chiffre d'affaires global de 1,3 milliard d'euros, selon l'étude filière Edtech 2021 publiée le 16 mars 2022 par EY-Parthenon, la Banque des Territoires et Edtech France. Tour d'horizon de ce secteur.

Des levées record avec 438 millions d'euros
Comme l'année précédente, 2021 a été très dynamique puisque 89 start-up ont vu le jour. "L'écosystème est jeune puisque la moitié des start-up a vu le jour au cours des 5 dernières années", ajoute Anne-Charlotte Monneret, déléguée générale Edtech France, auprès de L'Usine Digitale. Un écosystème naissant mais qui emploie 10 000 personnes. Dans le détail, 60% des Ed Tech ont moins de 10 employés et un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 euros. "Le top 20 des Ed Tech, qui sont des entreprises surtout tournées vers la formation professionnelle, réalise 70% de ce chiffre d'affaires", ajoute Anne-Charlotte Monneret

2021 est également une année record en terme de fonds levés puisque 438 millions d'euros ont été collectés par les jeunes pousses de ce secteur. Secteur largement porté par des start-up comme OpenClassrooms et 360 Learning qui réalisent d'importantes levées de fonds. A l'inverse, les Ed Tech ont du mal à se financer en amorçage.

"En Europe ce sont 3 milliards d'euros qui ont levée en 2021, soit trois fois le montant des investissements de 2020", ajoute Anne-Charlotte Monneret. La France est le deuxième pays en Europe en termes de levée de fonds (derrière le Royaume-Uni qui a levé 609 millions d'euros) et le premier en volume d'entreprises. A l'échelle mondiale, ce marché est largement dominé par des pays comme la Chine, les Etats-Unis ou l'Inde. "Plus de 70% des investissements privés dans la Ed Tech dans le monde vont en Chine", confirme-t-elle. Mais cela pourrait évoluer dans les années à venir en raison de la stratégie menée par le gouvernement chinois qui consiste à nationaliser ses géants de l'Ed Tech ce qui peut freiner des investisseurs privés.

La formation professionnelle séduit
Ce marché de l'Ed Tech est divisé en trois segments : la formation initiale (scolaire et périscolaire) ; l'enseignement supérieur (établissements) ; la formation professionnelle (salariés, et demandeurs d'emploi). "Les frontières entre ces trois segments sont de plus en plus poreuses, constate la déléguée générale Edtech France. La moitié des start-up se positionne non exclusivement sur la formation professionnelle."

La formation professionnelle séduit de nombreuses jeunes pousses en raison de l'essor du CPF (compte professionnel de formation), de l'évolution des modes de travail et de la multiplication du télétravail, ou encore de l'évolution rapide des compétences demandées en entreprises. "Le plan de relance a été favorable à l'Ed Tech", ajoute Anne-Charlotte Monneret. Enfin, ce secteur est plus facile à appréhender que les deux autres puisque souvent les solutions sont vendues à des entreprises ou à des organismes de formation qui ont plus de flexibilité à l'achat que les établissements dans la formation initiale.

"Dans le segment scolaire, à plus de 75%, les start-up ont une stratégie BtoB et cherchent à vendre leurs solutions aux établissements ou aux collectivités", ajoute Anne-Charlotte Monneret. Les start-up proposent des outils pédagogiques pour la salle de classe et l'enseignement, des outils qui numérisent le fonctionnement de l'établissement (bulletin, note, etc.) ou des outils qui facilitent le lien entre l'école et la maison. Ce segment scolaire devrait se développer, mais "il est plus complexe pour les établissements scolaires de s'équiper en ressources numériques et plus compliqué pour les entrepreneurs de vendre leurs solutions aux écoles ou aux collectivités (commune, département, région)", tempère Anne-Charlotte Monneret.

Une présence limitée à l'international
"Plus d'une Ed Tech sur deux est présente à l'international, mais leur chiffre d'affaires à l'international est inférieur à 20% de leur chiffre d'affaires total", constate Anne-Charlotte Monneret. L'internationalisation se fait très largement grâce à la Francophonie (Québec et Afrique francophone). Le savoir-faire de la France dans l'éducation favoriser l'exportation des solutions, notamment en Amérique Latine. Une internationalisation également permise grâce à la place de la recherche française (campus français à l'étranger qui achètent des solutions, sont des lieux d'expérimentation, etc.).

A l'avenir, le secteur "devrait continuer à croître en terme d'investissements", pense Anne-Charlotte Monneret. Le foisonnement des start-up dans le secteur devrait également mener à des consolidations que ce soit par des fusions entre jeunes pousses ou des rachats par des licornes, des établissements de l'enseignement supérieur ou des grands groupes.

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