
5G is coming… mais pas au même rythme partout. Au Mobile World Congress, le directeur général de Nokia Networks Rajeel Suri a souligné que l’intérêt pour la 5G était monté en flèche partout ces derniers mois. "La 5G arrive plus rapidement que ce à quoi nous nous attendions, pas juste côté opérateurs télécoms, mais aussi pour les entreprises industrielles", a-t-il assuré lors de sa conférence dédiée à la presse et aux analystes le 25 février 2018. "Les premiers réseaux commerciaux 5G seront lancés dès la fin de l’année". Nokia parle ici de lancements à grande échelle et non d’expérimentations et de tests.
Mais si beaucoup de pays veulent prendre le leadership, pour le patron de Nokia, les jeux sont déjà faits. "Il y a une bataille serrée entre la Chine et les Etats-Unis pour savoir qui déploiera la 5G à grande échelle en premier. Il est difficile de savoir qui sera le premier, mais une chose est sûre : les deux pays seront très en avance sur leurs poursuivants, même le Japon et la Corée du sud. Je ne vois pas de déploiements massifs de la 5G en Europe à court terme, même en étant optimiste. Pas avant 2020-2021."
La 5G souligne les faiblesses des opérateurs européens
Alors pourquoi l’Europe, très volontariste dans les discours, n’est-elle pas pas leader ? Rajeel Suri avance plusieurs explications. "En Europe, le revenu moyen par utilisateur est bien plus bas qu’aux Etats-Unis ou au Japon : un tiers du revenu moyen qu’en Amérique du Nord, moitié moins qu’au Japon, ce qui empêche les opérateurs d’investir autant qu’ils le voudraient. Et puis il y a trop d’opérateurs en Europe, jusqu’à 3 à 4 dans certains pays pour une population comparable. Il faut plus de consolidation, moins de régulation en Europe, plus d’usages data qui peuvent être monétisés. L’Europe doit s’inspirer des bons élèves comme la Finlande, avec une forte consommation de data (20 à 30 gigas par mois par abonnés) qui rapportent aux opérateurs".
Nokia, en tant que société basée en Finlande, se désole de ce retard… mais travaille avec des opérateurs de tous les continents. La société dit avoir signé des contrats avec 10 opérateurs pour des projets 5G depuis le début de l’année. Le dernier en date a été signé ce 25 février 2018 avec China Mobile, premier opérateur télécom du pays, et du monde par le nombre d’abonnés. Nokia croit donc en ses chances, plus que dans celles de son continent, dans la bataille de la 5G.
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