60 pays adoptent une réglementation commune sur les véhicules autonomes
Boîte noire, déconnexion des écrans d'info-divertissement, vitesses maximales… L'ONU a édicté un règlement, adopté par une soixantaine de pays, comportant des règles pour la circulation des véhicules autonomes.
Léna Corot
Mis à jour
26 juin 2020
Les premiers jalons d'une réglementation internationale pour les véhicules autonomes sont posés. Une soixantaine de pays ont adopté une réglementation sur les systèmes automatisés de maintien dans la voie, ou Automated Lane Keeping Systems (ALKS), a annoncé l'ONU jeudi 25 juin 2020.
Cela s'est fait au sein du Forum mondial pour l'harmonisation des règlements concernant les véhicules, qui est rattaché à la Commission économique pour l'Europe des Nations unies (UNECE). La Commission européenne a déjà annoncé son intention d'appliquer le règlement dès son entré en vigueur en janvier 2021, de même que le Japon, qui a codirigé la rédaction du règlement avec l'Allemagne.
Des véhicules autonomes de niveau 3
Ce règlement international concerne les véhicules autonomes de niveau 3 SAE. Ils sont équipés de systèmes automatisés, principalement en charge du maintien de la trajectoire, qui peuvent être activités sous certaines conditions. Un conducteur doit être présent et en capacité de reprendre le contrôle du véhicule, les piétons et les cyclistes ne doivent pas avoir le droit de circuler à cet endroit, et la route doit être dotée d'une séparation physique entre les deux sens de circulation. La vitesse maximale autorisée à laquelle peuvent aller ces systèmes est de 60 km/h.
Contrôle de l'attention du conducteur
Les voitures proposant ces systèmes avancés d'aide à la conduite doivent donc logiquement être dotées de "Driver Availability Recognition Systems", des systèmes contrôlant la présence effective du conducteur derrière le volant et sa disponibilité pour reprendre rapidement le contrôle. La disponibilité du conducteur peut être mesurée via les clignements ou la fermeture des yeux, mais aussi les mouvements conscients de la tête ou du corps.
Lorsque le système embarqué demande une intervention du conducteur pour reprendre le contrôle, le règlement impose la déconnexion des écrans supportant le système d'info-divertissement du véhicule. Si le conducteur ne reprend pas la main sur la voiture, le système embarqué doit aussi être en capacité de s'arrêter de façon sécurisée sur le bord de la route.
Une boîte noire dans les véhicules
Le règlement impose l'introduction d'une boîte noire dans les véhicules ou "Data Storage System for Automated Driving" (DSSAD). Cette boîte noire doit enregistrer lors de l'activation et de la désactivation du système avancé d'aide à la conduite, en cas d'accident ou lors des manœuvres d'urgence.
Le règlement établi aussi des performances que les systèmes doivent atteindre avant de pouvoir être commercialisés, telles que des normes d'homologations minimales, des exigences techniques ou encore des essais. "Un certain nombre de grand constructeurs automobiles devraient appliquer cette réglementation avant son entrée en vigueur", assure l'ONU dans un communiqué.
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