
Aujourd’hui, la question à laquelle doivent répondre tous les salariés de l’entreprise n’est pas tant "doit-on apprendre à se servir des réseaux sociaux", mais comment le faire avec succès ? Et elle se pose avec une acuité particulière pour ceux qui ne sont pas nés avec et ne parlent donc pas naturellement cette langue. Comment s’en approprier la grammaire et les usages, découvrir tous les secrets de la manipulation, constater les bénéfices à savoir faire ? Que faut-il faire, comment faut-il s’y prendre ? Lire, demander à ses enfants, essayer, investir les heures contenues dans son compte personnel de formation dans un cycle long ?
La solution miracle n’existe pas
Même si certains tenteront de vous convaincre qu’ils ont la solution miracle, propre à résoudre tous les problèmes, quelle que soit la personne concernée, la réponse est pourtant à la fois plus complexe et simple : ça dépend de la personnalité de celui qui apprend, de son besoin, de ses envies.
En effet, apprendre dépend de chacun, de son profil, de son mode de fonctionnement, de sa sensibilité. Ce sujet de l’apprentissage avant même d’être appliqué au digital a fait l’objet de recherches et de publications. Pour citer deux références inspiratrices, les amateurs de théorie, les fervents adeptes du pourquoi pourront lire avec profit les sept profils d’apprentissage de Jean-François Michel ou creuser le cycle d’apprentissage de David Kolb.
Tous les autres devront chercher et trouver leurs leviers d’apprentissage autant dans le plaisir que dans la nécessité. Car souvenez-vous de ces choses que vous avez assimilées, comment y êtes-vous arrivés ? Que cela relève des mathématiques ou des matières académiques, de la cuisine, du macramé, d’une activité sportive, du management de vos équipes ou d’une pratique professionnelle ? Où avez-vous le mieux progressé ? Et quel lien faites-vous avec le plaisir que vous avez eu à investir le sujet ?
Plusieurs chemins mènent au digital
Chacun ayant un profil d’apprentissage personnel, il existe donc plusieurs chemins pour devenir un usager du digital.
Par exemple, celui qui est un adepte de l’expérimentation, qu’il soit RH, dirigeant, commercial ou marketeur, devra axer sa découverte sur la pratique en utilisant des cas. D’abord en créant un profil, puis en explorant les différentes façons de rentrer en contact avec d’autres, ceux que l’on connaît, et ceux avec qui l’ont aimerait pouvoir faire des affaires, ou qui feraient des recrues pépites. Le surf amènera pas à pas sur les pages du réseau, l’apprenant s’en inspirera, ou au contraire critiquera pour s’en faire sa propre opinion, la réponse à ses objectifs personnels, la présence qui lui convient pour se rendre visible si besoin, ou être prêt le jour où cela deviendra pertinent. Il pourra laisser reposer et y revenir avec ses notes, jusqu’à plus soif.
Le grand chemin de l’analysant, celui qui s’intéresse au savoir pour le savoir, sera de commencer par maîtriser la veille, d’aller dénicher par lui-même les informations qui pourront lui être utile afin de mieux connaître ses clients, anticiper les mouvements de ses fournisseurs ou innover avant ses concurrents. Pour lui, la démarche réseau passera par un décryptage des pratiques, un parcours de fils à déplier dans la toile tissée par son écosystème. Son enjeu ne sera pas forcément de se rendre visible et il interviendra peu, au moins au début, jusqu’au jour où il se sentira suffisamment à l’aise pour prendre la parole en utilisant les codes qu’il se sera appropriés.
"Thinker" et "maker", deux modes d’accès
Le "thinker" aura besoin d’une vue d’ensemble, une cartographie des réseaux, pour comprendre qu’avec Facebook il pourra recueillir des informations sur ses clients ou entretenir une communauté avec ses salariés à condition de respecter les règles du jeu. Il saura qu'avec une page Linkedin, sa marque employeur aura une bonne visibilité en interne et en externe et son profil lui permettra d’ajouter une dimension dans sa relation avec ses clients. IL découvrira qu'une chaine Youtube lui fera un point d’ancrage pour ses tutoriaux. Et qu'avec Twitter, il aura un relais puissant de visibilité de ses actions, de sa présence sur des événements ou des salons. Le penseur conceptualisera et généralisera en utilisant les exemples pour nourrir ses benchmarks.
Pour le "maker" (le bricoleur) adepte de la mise en application, le fonceur en action ou celui qui s’attache avant tout au savoir-faire, il faudra en revanche partir de l’objectif avant toute chose : Cherche-t-il des clients directs identifiés dans un secteur précis ? Veut-il transférer une partie de sa communication et de son marketing sur les médias sociaux et ainsi se rendre visible auprès d’une population cible ? Quelle est sa légitimité en terme de prise de parole ? Quelle profondeur de contenu et quelle capacité à le produire ? Bref, il lui faut installer les starting-blocks, s’y caler et foncer ! Car ensuite nul ne pourra le rattraper dans son usage de partage et d’interactions. Il sera lancé !
Au-delà de l’obligation de s’y mettre, voilà donc quelques pistes pour donner à chacun envie d’y aller avec sa propre histoire et sa façon personnelle d’apprendre. Il s’agit ensuite de les creuser, d’y aller à son rythme et de ne pas oublier qu’un accompagnement peut permettre de débuter en douceur, de se laisser guider comme le jour où nos parents ont retiré les petites roues du vélo et qu’il a fallu avancer seul.
Juliette Chapront, Directrice Marketing et Digital à temps partagé & Formatrice – référence DMD
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