A l’approche de l'attribution des fréquences 5G, les opérateurs multiplient les sites d’expérimentation
Après l’attribution des fréquences, dans quelques semaines, les opérateurs télécoms auront une meilleure idée de ce à quoi ressemblera leur réseau 5G. Pour en déterminer les premiers contours, Orange, SFR et Bouygues mènent depuis des mois des tests aux quatre coins du pays. Free, à la traîne, se réveille enfin. L’ANFR a publié jeudi 3 octobre 2019 les chiffres concernant le déploiement d’antennes. Etat des lieux.
C’est la dernière ligne droite. Les opérateurs télécoms commenceront à avoir une idée plus précise de leurs futurs réseaux 5G à la mi-octobre, lorsque l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et de postes) aura lancé ses enchères en vue de l’attribution des bandes de fréquences. L’attente aura été longue pour Orange, SFR, Bouygues et Free, qui ne sont néanmoins pas restés inactifs pour autant. Depuis des mois, chacun d’entre eux mène ses propres expérimentations aux quatre coins de la France. Objectif : éprouver les équipements afin de choisir le bon partenaire matériel au moment de déployer les réseaux, mais aussi élaborer des cas d’usage pour cette nouvelle technologie qui révolutionnera le BtoB.
ORANGE, LARGEMENT EN TÊTE
Ce jeudi 3 octobre 2019, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a levé le voile sur son observatoire en matière de déploiement des réseaux mobiles. En matière de 5G, c’est Orange qui affiche le plus grand nombre de sites couverts : l’opérateur historique dispose, en effet, de pas moins de 287 des 382 autorisations accordées par le gendarme des télécoms. Paris, Marseille, Lille, Montpellier, Pau… Depuis le début de ses expérimentations, il teste la performance de la connectivité des mobiles aux nouvelles infrastructures dans des villes de différentes tailles et en mobilité. Sans pour autant oublier les applications concrètes, dans divers environnements industriels comme dans le domaine du transport autonome.
Si l’entreprise n’a, jusqu’ici, pas annoncé sur quels équipementiers elle porterait son choix, elle a un temps décidé de se passer des services du Chinois Huawei, accusé d’espionnage par l’administration américaine. Pourtant, nos confrères de Challenges avançaient en début d’année pouvoir affirmer que Orange avait mené des essais avec une soixantaine d’antennes de la marque au lotus à Montpellier. Une seule chose est sûre : la France n’a pas interdit de recourir à Huawei, tout en se montrant réservée quant au fait d’installer ses antennes près des lieux de pouvoir ou dans les cœurs de réseau. En attendant de confirmer un choix, l’opérateur historique a préféré mettre en avant ses collaborations avec des partenaires académiques et institutionnels – tels que l’Eurecom ou l’UTAC CERAM.
SFR ET BOUYGUES SONT DANS LA COURSE
C’est pourtant ce qu’a fait SFR au cours d’une de ses expérimentations. L’opérateur au carré rouge a mené des tests sur son siège de l’Altice Campus… voisin du ministère des Armées, à Paris. Si le projet lui a permis d’exposer avec succès les atouts de la 5G pour diffuser en direct et en ultra-haute définition des contenus vidéo des chaînes du groupe, la manœuvre a crispé la classe politique. Dans le cadre de ses 24 autres sites d’expérimentation, et notamment à La Défense, SFR a fait appel à l’équipementier finlandais Nokia pour tester les performances de la 5G. A Toulouse, l’opérateur a collaboré avec Airbus pour connecter les usines de ce dernier et effectuer les essais au sol des avions.
Bouygues Telecom a, lui, choisi Ericsson pour l’accompagner dans cette étape préalable à l’attribution des fréquences. L’équipementier suédois et le troisième opérateur français ont notamment travaillé sur le projet Transpolis, près de Lyon, que L’Usine Digitale est allée visiter début juillet. Cette ville-laboratoire de 80 hectares participe à la conduite des véhicules autonomes via le réseau 5G. Smart city, réalité virtuelle, télémédecine… De nombreux cas d’usage ont également été mis à l’épreuve par Bouygues à Bordeaux et à Paris. Sur ses 63 sites, au total, l’opérateur a surtout veillé à appréhender les contraintes du déploiement de la technologie… pour ne pas avoir de retard à l’allumage.
à LA TRAÎNE, FREE MET ENFIN LES BOUCHéES DOUBLES
Dernier arrivé sur le marché des opérateurs de téléphonie mobile, Free n’avait, au 1er septembre, qu’une seule infrastructure déployée. Située à Paris, celle-ci a depuis quelques jours été complétée de six autres dans la capitale. L’opérateur, qui voit ses concurrents progresser à grand pas, dispose enfin d’une installation suffisante pour donner le coup d’envoi de ses expérimentations – qui devraient se focaliser sur la connectivité, priorité stratégique à quelques mois du lancement des offres 5G.
L’entreprise de Xavier Niel a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait prolonger son partenariat avec l’équipementier finlandais Nokia, initié lors de la construction de son réseau 3G/4G en 2010. Free entend vite "étudier et appréhender" certaines spécificités de la nouvelle technologie mobile, tels que le Massive MIMO (le recours à un très grand nombre d’antennes communicantes) ou le beamforming (la formation d’ondes radio directement dirigées vers l’utilisateur). Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, la maison-mère de l’opérateur, avait assuré en 2018 vouloir dégainer ses premiers forfaits 5G dès lors que ses rivaux se lanceraient. Orange a indiqué vouloir le faire dès le printemps 2020.
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