À Lyon, des navettes autonomes desservent désormais le quartier de Confluence
Les premières navettes autonomes circulent en bord de Saône dans le quartier de Confluence à Lyon.
Aux commandes de cette expérimentation d’un an, Keolis et Navya, le concepteur et fabricant de ces véhicules sans chauffeur.
Vincent Charbonnier
De multiples lidars, caméras de stéréovision, des systèmes de guidage et de détection qui utilisent simultanément plusieurs technologies : IMU, odométrie… Grâce à ses capteurs, la navette autonome Navly en expérimentation dans le quartier de Confluence à Lyon peut se positionner au centimètre près d’un trottoir et distinguer des obstacles fixes ou mobiles, poteaux ou piétons, sur son chemin, de jour comme de nuit. Une vérification et un contrôle centralisés de ses mouvements sont assurés à distance et des systèmes d’arrêt d’urgence sont accessibles en cabine en cas de problème.
La navette lyonnaise est 100% électriques et fonctionne sur batterie, d’une capacité de 16,5 kWh. Son autonomie énergétique est de 6 à 8 heures en fonction des conditions d’utilisation. Largement de quoi assurer un service journalier sur ce parcours de 1,35 kilomètre exploité par Keolis, ouvert entre la station de tramway de l’hôtel de région et la pointe de la Confluence côté Saône. Quinze personnes, dont onze assises, peuvent être transportées à une fréquence de rotation de 10 minutes aux heures de pointe (entrée et de sortie de bureau) et de 20 à 25 minutes, aux heures creuses. Le service est opérationnel entre 7h30 et 19h, du lundi au vendredi. Pendant sa phase d’expérimentation, ce transport est gratuit et accessible à tous : salariés des entreprises du quartier, comme Euronews et GL Events, visiteurs, touristes ou simples badauds.
100 000 passagers par an
C’est la première fois en France que le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie autorise la circulation de navettes autonomes sur une voie publique. Ce nouveau service est validé dans le cadre d’une expérimentation d’un an. A bord de chaque navette, un opérateur, conducteur de Keolis Lyon, accompagne les passagers. Il peut à tout moment reprendre les commandes du véhicule en mode manuelle "en cas de nécessité ou d’urgence" ou pour le placer sur les emplacements dédiés à sa recharge en fin de service. La durée de charge des batteries est de 5 à 12 heures.
Créé à parité par la société lyonnaise Navya et le groupe Keolis, Navly assure la desserte du dernier kilomètre en complément du réseau de transport en commun lyonnais. Le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral) a d’ailleurs participé à son financement au travers de son fonds d’innovation. 500 000 euros ont globalement été investis pour le projet de Confluence. L’ambition des deux associés est de transporter au moins 400 à 500 passagers par jour, 100 000 personnes en un an.
L’ouverture de cette première desserte de transport public est une nouvelle étape pour la société lyonnaise Navya présidée par Christophe Sapet, qui conçoit et fabrique ces véhicules autonomes. Elle vise surtout la circulation en site fermé : aéroport, hôpital, site industriel, campus, parc d’attraction... Le potentiel de ce marché est estimé à plus de 10 000 véhicules en Europe à l’horizon 2025. Six de ces véhicules circulent déjà à l’intérieur du site de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne).
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