A Marseille, le "Smart Port Challenge" innove pour la fluidité des opérations portuaires

Optimiser la gestion des trafics de véhicules sur les ports, sécuriser les conteneurs ou les équipements sensibles des navires : trois des multiples innovations proposées au "Smart Port Challenge" dont la 2ème édition s'est tenue 24 novembre à Marseille.

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A Marseille, le

Lancée à l’initiative du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), d’Aix-Marseille Université et de la CCI Aix-Marseille Provence, la 2ème édition du "Smart Port Day" s’est déroulée dans une formule 100% digitale sur la thématique "Innovations, solutions et réflexions sur le Port du Futur".

L’événement associe partenaires publics et privés de la démarche "Marseille Fos French Smart Port in Med". Il a permis de découvrir les résultats de coopérations R&D entre donneurs d’ordres, en quête de solutions numériques pour leurs activités, et start-up susceptibles de les leur apporter. Ce "Smart Port Challenge" ciblait deux enjeux cette année : "Energie" et "Environnement et logistique".

Chacun a mobilisé quatre binômes engagés depuis cinq mois, avec l’appui des équipes du campus aixois "Thecamp", dans le développement, le test et le prototypage de leur innovation commune, l’objectif étant de l’industrialiser et la généraliser à l’avenir. "Tous les ports du monde ont une ligne 'smart' dans leur marketing, mais nous sommes ici sur une approche globale et partenariale qui va bien au-delà des seules activités du port, en intégrant les dimensions de transition énergétique et environnementale et de citoyenneté à travers la relation du port à son territoire. Cette caractéristique nous démarque", confie Hervé Martel, président du directoire du GPMM.

Prévenir les congestions
Le Port a ainsi collaboré avec Eura Nova, spécialisée à Marseille dans l’intelligence artificielle et la science des données. Afin de fluidifier les trafics de véhicules (poids lourds et voitures) à l’intérieur de l’enceinte portuaire et de solutionner les problématiques de congestion à certaines heures, Eura Nova a proposé aux équipes du Port d’exploiter les images et informations transmises par les 700 caméras de vidéosurveillance des entrées et installations afin d’en tirer des données exploitables et valorisables.

Baptisée "Flow Pass", la solution, fondée sur des algorithmes d’IA, accroît la connaissance et l’appréhension des flux de véhicules tout en respectant l’anonymat de leurs propriétaires et occupants. Elle détecte les véhicules, les suit dans leurs déplacements et leur stationnement, cartographie les zones d’occupation des espaces, les vitesses moyennes de circulation et va jusqu’à prédire les seuils et pics de trafics, une donnée précieuse en forte saisonnalité.

La société a dû résoudre, pour la concevoir, des soucis liés à la qualité des vidéos disponibles, à leur taille… Le prototype élaboré laisse déjà entrevoir d’autres usages potentiels, comme le suivi des flux de matières dangereuses ou la mise en œuvre d’interopérabilités avec le "Ci5" de gestion des marchandises de MGI, le "Cargo Community System" opérationnel sur le GPMM.

Détecter les atteintes aux conteneurs
Portée dans ses expérimentations et son expansion par CMA CGM, Traxens, spécialisée à Marseille dans la traçabilité et la sécurisation des conteneurs, pilotait dans ce Smart Port Challenge une initiative avec la start-up Anatsol, née au printemps à Marseille et positionnée sur les objets connectés. Pour qu’un conteneur soit considéré sûr par la communauté portuaire au moment où il transite par les terminaux, il faut s’être assuré qu’il n’a pas subi de contamination, de vol, tout au long de son parcours. Être capable de le garantir réduira les risques d’immobilisation, notamment par les douanes ou les assurances et accélèrera la fluidité des procédures.

Anatsol a conçu "SmartBolt", un scellé intelligent, connecté par Bluetooth low energy , certifié et interopérable avec le boitier électronique de géolocalisation et transmission de données de Traxens. Si le conteneur a été ouvert ou altéré par une personne non autorisée, "SmartBolt" communique l’information à la "Traxens Box". "Nous allons ainsi un cran plus loin dans l’automatisation des opérations portuaires" confie Sylvain Prévot, directeur stratégique de Traxens.

Tracer les équipements critiques
Quant à Naval Group et Inouid, conceptrice à Ecully (Rhône) de solutions pour l’IoT industriel, leurs équipes R&D se sont penchées sur l’amélioration des contrôles des navires en exploitation ou en escale grâce aux objets connectés. L’idée était notamment de faciliter la vérification du bon fonctionnement d’appareils et équipements sensibles grâce à la digitalisation mais sans risque d’interaction ou de perturbation avec les réseaux à bord des bateaux militaires.

Inouid a proposé un système à partir de tags RFID UHF durcis et combinés à des tablettes ou PDA et logiciels métiers mobile et fixe pour s’adapter aux contraintes navales et aux particularités des rondes de contrôle terrain et des interventions de maintenance, parfois dans des salles à l’accessibilité restreinte. Les tests effectués sur un navire prêté par Foselev Marine ont démontré des gains de temps pour ces opérations de l’ordre de 30 à 50%. "Cette solution clé en mains assure une traçabilité des équipements et ouvre la voie à des usages sur des pièces détachées, des armoires électriques… La technologie peut s’adapter au milieu portuaire ou industriel" indique Didier Briand, cofondateur d’InouID.

Dans un objectif de "Port vert", d’autres solutions ont été présentées dans ce Smart Port Challenge. Elles portent notamment sur la valorisation énergétique des eaux usées des bateaux de croisière, l’éco-pilotage de navires pour les rendre les manœuvres moins polluantes aux entrées et sorties des quais ou l’alimentation électrique de conteneurs frigorifiques par un groupe électrogène mobile à l’hydrogène.

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