A Nantes, le robot Nao aide les jeunes autistes à mieux communiquer
Né de la rencontre entre les mondes de la robotique, de la psychothérapie et des arts numériques, le projet Rob’Autism veut prendre une dimension plus large, via une étude clinique, notamment.
Aujourd’hui, on prête aux robots humanoïdes de multiples fonctions : garde-malade, agent d’accueil, joueur de foot et même chroniqueur TV… Mais au delà de l’aspect ludique, dans le secteur de la santé, certaines expérimentations ont déjà fait leurs preuves. A Nantes, deux fois par mois, un groupe de jeunes autistes se retrouve à Stereolux, espace de création dédié aux musiques actuelles et des arts numériques. Ces six ados, suivis par le CHU de Nantes, apprennent à programmer et manipuler un petit robot Nao. Et cela avec l’aide de l’association nantaise Robots ! et du concours de l’Ecole Centrale de Nantes qui met gracieusement à leur disposition trois robots humanoïdes.
"Dans un premier temps, les jeunes faisaient dire à Nao ce qu’ils ne pouvaient pas exprimer. On a constaté une évolution progressive. Ils se sont réellement appropriés Nao. Au bout de six mois, on avait à faire à des adolescents qui ne hurlaient plus se faire entendre, se concentraient mieux et réussissaient à communiquer entre eux", explique Sophie Sakka, responsable de Robots ! et chercheur en robotique à Centrale Nantes. Ces progrès, l’équipe du CHU comme les familles des jeunes, les constatent aussi au quotidien. "Ce projet doit leur permettre d’améliorer leurs compétences dans leur vie sociale, familiale mais aussi plus tard, professionnelle", détaille Laura Sarfaty, pédopsychiatre au CHU de Nantes.
Une étude scientifique
Initié en 2012, Rob’Autisme prend une autre dimension en 2016 avec le lancement d’une étude scientifique autour de ce projet. L’objectif ? Déterminer si les robots Nao constituent un outil intéressant pour travailler les compétences relationnelles et communicationnelles des jeunes autistes. Cette étude doit permettre également d’élaborer un protocole thérapeutique afin que ce projet local puisse être reproduit dans d’autres villes. "Au contraire de ce que l’on croit souvent, la robotique ne déshumanise pas la relation à l’autre. Le robot comme médiateur de soin est un nouveau champ de compétences", précise Arnaud Poitou, le directeur de l’Ecole Centrale de Nantes. Autant de possibilités que les différents acteurs du projet Rob’Autisme entend continuer à explorer.
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