
Au début était l'économie collaborative, un truc sympa où les particuliers échangeaient entre eux des biens ou des services. Envie de partir en vacances à Bruxelles, Lisbonne ou Venise ? Pas de problème, un particulier forcément sympa avait justement une chambre disponible pour vous recevoir moyennant le paiement d'un dédomagemment. Et grâce au numérique et à ses plates-formes mettant offre et demande en relation, rien n'était désormais plus simple. D'autant que les uns et les autres pouvaient se noter, faisant mentir le proverbe selon lequel "la mauvaise monnaie chasse la bonne". Là, la vertu était encouragée : plus vous êtiez professionnel, serviable, aimable, meilleure était votre note et donc plus grandes vos chances de trouver de nouveaux clients.
Un modèle critiqué dans certaines villes
C'est sur ce modèle que s'est développée la plate-forme Airbnb pour des locations saisonnières. Non sans poser des problèmes à certaines villes très touristiques, où les petites surfaces ont été plus ou moins sorties du marché, les propriétaires trouvant plus rentables de louer à des touristes à la semaine qu'à des particuliers voulant y résider à l'année. A Barcelone ou à Lisbonne, certains habitants s'inquiètent de cette hyper gentrification des centre-villes, d'où seraient chassés locaux et monde populaire.
Nos confrères des Décodeurs du journal Le Monde, en association avec trois quotidiens européens, se sont penchés sur un autre aspect du phènomène Airbnb. Ils ont épluché, annoncent-ils, un tiers des annonces françaises (soit près de 145 000) publiées sur le site. Le périmètre de l'enquête concerne 20 villes.
Un métier qui rapporte
"Loin des 175 euros mensuels reçus par l’hébergeur moyen en France, ceux qui louent à l’année tirent un revenu mensuel supérieur au revenu médian des salariés français", indique Le Monde dans son enquête. Le salaire médian français est de 1750 euros. Pour y réussir, l'enquête révèle que plus de 80 % des multipropriétaires possèdent entre 2 et 5 appartements qu'ils louent à l'année.
Le Monde indique aussi que l'on trouve des hôtels qui commercialisent leurs chambres sur Airbnb, soit en tentant de se faire passer pour des particuliers, soit en assumant leur qualité d'hôteliers. On est loin du modèle initial, ce qui n'empêche pas le directeur général d'Airbnb pour la France de considérer que la professionnalisation des loueurs est un fantasme.
Pour lire l'article du Monde c'est ICI
Et la réponse du directeur France d'Airbnb "halte au fantasme de la professionnalisation", c'est là.
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