
Quel a été le rôle de l'actuel PDG de France Télécom-Orange Stéphane Richard dans l'affaire Tapie ? C'est ce que devra déterminer la justice qui auditionnera l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde lundi prochain, le 10 juin.
Mais si la responsabilité de Stéphane Richard était démontrée dans la décision d'accorder l'arbitrage qui a rapporté plus de 400 millions d'euros à Bernard Tapie, il serait contrait de quitter son poste de patron du premier opérateur français. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le ministre du Redressement productif au journal Le Monde.
"Nous devons tous être exemplaires"
"Si Stéphane Richard est mis en examen, il lui sera difficile de rester. Jérôme Cahuzac a démissionné alors qu'il n'était pas mis en examen. Nous devons tous être exemplaires, ministres et patrons de grandes entreprises publiques", a ainsi déclaré Arnaud Montebourg, cité dans l'article du quotidien du soir.
Contacté dans la foulée, le PDG d'Orange a répondu qu'il avait "eu l'assurance de François Hollande" et de David Azéma, le patron de l'Agence des participations de l'Etat, qu'il conserverait son poste.
Une déclaration "irresponsable", réagit Stéphane Richard
"Ma position personnelle, dans l'affaire Tapie, c'est qu'elle n'a rien à voir avec mes responsabilités à la tête d'Orange", a souligné au Monde Stéphane Richard. Il juge "irresponsable d'agiter ainsi les esprits, au risque de destabiliser un groupe de 170 000 salariés dans le monde".
Un nouveau tacle en direction d'Arnaud Montebourg : en mai dernier le dirigeant avait déploré l'intervention du ministre dans le dossier Yahoo! - Dailymotion. Intervention qui avait conduit le groupe américain à renoncer à acquérir une partie de la plate-forme française de vidéos que possède l'opérateur.
Démenti d'Arnaud Montebourg
Dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, le ministre du Redressement productif a démenti avoir fait de telles déclarations au Monde : "Arnaud Montebourg tient à préciser qu’il n’a pas fait de déclaration au Monde sur l’affaire Tapie-Lagarde. A ce jour, personne n’est mis en examen. L'Etat, en qualité d'actionnaire, se prononcera, s'il y a lieu, le moment venu sur un dossier qui est en cours".
Julien Bonnet
Réagir