Agdatahub lève 4,8 millions d'euros pour devenir l’intermédiaire européen officiel des données agricoles
La start-up française Agdatahub a levé 4,8 millions d’euros pour déployer ses solutions de gestion des données agricoles : le portail de données API-Agro ainsi que l’application mobile d’authentification et de gestion de consentement Agritrust. Elle compte se servir de ce financement pour déployer ses solutions en France et en Europe et espère devenir l’intermédiaire européen officiel des données agricoles.
Agdatahub développe la plateforme SaaS API-Agro, un catalogue de données agricoles multi-filières, ainsi qu'Agritrust, une application mobile d’authentification et de gestion de consentements des exploitants agricoles. La start-up française annonce, ce 2 mars 2023, avoir bouclé une seconde levée de fonds de 4,8 millions d’euros. Elle avait obtenu 3,2 millions d’euros en janvier 2021.
Le tour de table réunit deux acteurs des filières agricoles et agroalimentaires (Avril et InVivo), deux acteurs technologiques (Capgemini et IN Groupe, spécialistes de l’identité et de la protection des données sensibles) ainsi que la Banque des Territoires, associée historique d’Agdatahub pour son compte propre et nouvel entrant pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030.
Objectifs : finaliser le développement de sa plateforme Agritrust d’ici la fin du premier semestre, mais surtout déployer commercialement ses solutions sur le marché français et européen et remporter le statut d’intermédiaire européen officiel des données agricoles.
Le "Health Data Hub" de l’agriculture
Les exploitations agricoles sont de plus en plus connectées et les données récoltées peuvent être utiles pour améliorer les pratiques, créer des services innovants, optimiser les chaînes logistiques ou encore transmettre une meilleure information aux consommateurs. Encore faut-il les récolter en masse et les diffuser de manière sûre. C’est là qu’intervient Agdatahub, qui opère et commercialise API-Agro, un catalogue sécurisé de données agricoles qualifiées.
L’entreprise a ainsi un statut d’intermédiaire de données et de tiers de confiance. Elle met en relation les émetteurs (agriculteurs et éleveurs) via des chambres d’agriculture ou des coopératives, avec les consommateurs ou exploitants de ces données, qui peuvent être également des coopératives mais aussi des instituts techniques, des acteurs gouvernementaux, des collectivités territoriales ou encore des industriels.
"Les données ne nous appartiennent pas, et on ne les exploite pas, on est juste le tuyau", explique à L'Usine Digitale Sébastien Picardat, DG d’Agdatahub, qui tient à préciser que la plateforme "respecte la volonté de l’émetteur de données, qui décide si celles-ci sont en open data, réservées à certains acteurs ou privatisées".
Des données provenant d'objets connectés, de machines agricoles et de logiciels de gestion parcellaires
Le catalogue comprend trois types de données provenant des exploitations agricoles. D’une part, celles récoltées par les objets connectés dont disposent les agriculteurs et éleveurs tels que les stations météo, humidimètres ou colliers connectés pour le bétail.
D’autre part, celles collectées par les machines agricoles (tracteurs, robots de traite, moissonneuses batteuses), qui indiquent les surfaces parcourues, les interventions menées ou encore la quantité de produits récoltés.
Et enfin, celles qui viennent des systèmes de gestion parcellaires comme Smag, MesParcelles ou encore Isagri, des logiciels sur lesquels les agriculteurs saisissent en ligne des données relatives à leurs pratiques : traitements phytosanitaires, engrais et semences notamment.
Devenir l’intermédiaire européen officiel des données agricoles.
Le modèle économique d’Agdatahub, sur API-Agro, consiste à vendre un abonnement SaaS à ceux qui souhaitent exploiter les données. Ils peuvent ensuite les utiliser pour réaliser des études, faire des prévisions météorologiques, créer une cartographie hebdomadaire de la situation agro-climatique des céréales ou encore effectuer un suivi des ravageurs de cultures.
Avec ce nouveau financement, Sébastien Picardat espère pouvoir finaliser le développement de son application d’authentification et de consentement Agritrust d’ici la fin du premier semestre, en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités relatives aux délégations et à l’identité numérique.
Mais l’objectif principal est de déployer commercialement ses solutions sur le marché français et sur le Vieux continent. "Avec API-Agro, nous serons candidat au statut officiel d’intermédiaire de données agricoles européen prévu par le "Data Governance Act" qui entrera en application en septembre 2023", explique le directeur général.
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