Airbus renonce à entrer au capital d'Evidian, la branche cyber qui va se scinder d'Atos
Nouveau coup dur pour Atos. Airbus a mis fin à son projet de prise de participation de 29,9% dans Evidian, la branche d’activités digitales et de cybersécurité de l'entreprise tech, qui va devenir indépendante. Un investissement crucial qui aurait redonné un peu de souffle au groupe français, qui se trouve en difficulté.
Le groupe français de services informatiques Atos avait annoncé un projet de séparation en juin 2022, souhaitant se scinder en deux sociétés distinctes avec l’infogérance d’un côté (TFCo), son activité historique mise en difficulté par l’essor du cloud, et Evidian de l’autre, regroupant celles en croissance générant les plus fortes marges, à savoir ses activités cybersécurité et big data.
C’est bien sûr par cette deuxième qu’Airbus était intéressé. En janvier, on apprenait que l’avionneur était entré en discussions avec Atos en vue d’une une éventuelle prise de participation de 29,9% dans Evidian. Mais il y a finalement mis fin mercredi, expliquant, dans un communiqué transmis à l'agence Agefi-Dow Jones, que cette acquisition ne répondait pas "aux objectifs de la société dans le contexte et la structure actuels".
Un coût jugé trop important
Selon une source proche du dossier interrogée par Reuters, Airbus a estimé que les conditions financières pour la participation initialement envisagée n’avaient pas été remplies. Une autre source avait précédemment indiqué au média qu’Atos évaluait Evidian à environ 7 milliards d’euros, comprenant une dette de trois milliards d’euros. À ce niveau de valorisation, une participation de 29,9% aurait donc coûté 1,2 milliard d’euros, ce qu’Airbus a à priori jugé trop élevé.
Les deux entreprises ont toutefois précisé dans des communiqués distincts que leurs discussions se poursuivaient concernant un éventuel accord de partenariat de long terme.
Onepoint renouvelle son intérêt
C’est quoi qu’il en soit un nouveau coup dur pour Atos. Le 1er mars, le groupe dévoilait des résultats financiers en progression, mais sa perte nette était encore de 1,01 milliard d'euros. La prise de participation d’Airbus lui aurait permis d’obtenir des capitaux importants et aurait marqué la concrétisation de son projet de scission. Au lieu de ça, depuis que la nouvelle est sortie, l’action d’Atos a chuté de près de 17% alors que celle d’Airbus a gagné 1,58%.
Le groupe va donc probablement devoir trouver un autre acquéreur pour Evidian. L’entreprise française Onepoint, spécialisée dans la transformation numérique des entreprises, qui avait fait une offre conjointe avec ICG de 4,2 milliards d'euros, déclinée par Atos en septembre dernier, a profité de cette annonce pour renouveler son intérêt. Son président David Layani a fait savoir le jour-même que ses équipes “étudieront toutes les possibilités de rapprochement, dans le cadre d’une acquisition d’Evidian, pour apporter une solution française”. Affaire à suivre.
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