Alcatel-Lucent supprime 900 emplois et ferme 5 sites en France

Pour redresser la barre, Alcatel-Lucent fermera 5 sites en France et supprimera 900 emplois. Au total, 10000 postes qui seront supprimés dans le monde pour recentrer les activités et réduire les coûts de un milliard d’euros. Parlant d’une véritable hécatombe, les syndicats qui avaient soutenu jusque-là le DG, commencent à se mobiliser.

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Alcatel-Lucent supprime 900 emplois et ferme 5 sites en France

10 000. Ce sera finalement le nombre net de postes supprimés dans le monde par Alcatel-Lucent sur un effectif global de 68 000 salariés. Une annonce que Michel Combes, directeur général de l’équipementier, détaille ce mardi 8 octobre au matin dans le cadre d’un CE européen groupe qui fait suite à la mise en place de son plan stratégique Shift. Elle vise à faire économiser un milliard d’euros à l’entreprise.

Selon un communiqué de la FGMM CFDT et de la CFDT de l’entreprise, "le plan envisage 15000 suppressions d’emplois et 5000 créations dans le monde (sur 68 000 salariés fin 2013) dont 5870 suppressions et 1780 créations en Europe, Afrique et Moyen Orient (sur 25500 salariés fin 2013)." La France subira une perte de 900 emplois sur tous les sites passant par la fermeture de Rennes et Toulouse. 200 postes seront créés sur les nouvelles technologies. 900 autres personnes seront concernées par des mutations liées à des fermetures de sites ou à l’externalisation de certaines activités comme les services informatiques. Par ailleurs, Eu (Seine-Maritime), Ormes (Loiret) et Orvaux (Loire-Atlantique) devraient être cédés tandis que Villarceaux, siège des Bell Labs en Ile-de-France et Lannion en Bretagne devraient être "relativement préservés". Comme il en avait été question l’an dernier, la filiale Entreprises et câbles sous-marins aura vocation à être cédée et n’est donc pas touchée par le plan, selon les Echos.

Deux plans coup sur coup

Michel Combes avait prévenu que la transformation d’Alcatel-Lucent pour redresser la barre ne se ferait pas sans décisions difficiles. Son plan stratégique Shift annoncé en juin avait néanmoins rassuré les marchés et les salariés. Il avait convaincu en proposant de ne plus s’opposer frontalement aux tout puissants Ericsson et Huawei et en se recentrant sur trois piliers stratégiques : l’IP, le très haut débit et le cloud. Aujourd’hui, même si l’équipementier sort à peine de son précédent plan qui a concerné 5000 postes, Michel Combes a suivi l’exemple de deux autres équipementiers européens face à la déferlante chinoise menée par Huawei et aux difficultés des opérateurs télécoms, clients principaux des équipementiers. Le Suédois Ericsson, qui maintient sa position de numéro un mondial, tout comme le Finlandais NSN (ex Nokia Siemens Networks) revenu d’entre les morts, ont tous deux procédé à une succession de plans sociaux.

Le DG d’Alcatel-Lucent a présenté son plan lundi 7 octobre, à Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'économie numérique. Mais le gouvernement n’a pas encore fait connaitre sa réaction. Les syndicats qui avaient jusque-là plutôt soutenu Michel Combes, expriment leur mécontentement face à ce nouveau plan. Dans son communiqué, la CFDT le qualifie d’“hécatombe” et explique qu’elle “combattra et fera des propositions pour changer ce plan. La CFDT avec l’intersyndicale se mobilisera avec les salariés parce qu’il est impensable de laisser cette saignée supplémentaire se réaliser sans réagir."

Emmanuelle Delsol

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