Alibaba est condamné à verser 2,34 milliards d'euros pour ses pratiques monopolistiques en Chine
Le géant du commerce en ligne a été condamné par les autorités chinoises à verser une amende de 2,34 milliards d'euros pour avoir "profité de sa position dominante" sur le marché intérieur. Cette amende est la plus importante jamais imposée par le gouvernement chinois qui a récemment mis en place des nouvelles directives anti-monopole visant spécifiquement les comportements abusifs des plateformes Internet.
Le géant chinois de l'e-commerce Alibaba a écopé d’une amende de 18,2 milliards de yuans (2,34 milliards de dollars) suite à une enquête antitrust portant sur des politiques monopolistiques du site en Chine. En cause, une clause imposant aux commerçants de vendre uniquement sur sa plateforme.
La SAMR, organisme en charge de la régulation des marchés en Chine, accuse Alibaba d’avoir "profité de sa position dominante" depuis 2015 en exigeant cette clause. Dans un communiqué daté du 9 avril, l’organisme affirme que la politique du site "éliminait et restreignait la concurrence dans le pays et entravait l'innovation dans le secteur des plateformes de vente au détail en ligne".
UNE AMENDE RECORD
Le même jour, Alibaba a affirmé qu’il s’acquitterait de la somme et a assuré que le groupe continuerait de promouvoir le développement sain de ses plateformes à long terme. Le groupe devra établir un plan de rectification avant le 30 avril et sera tenu de fournir des rapports "d'auto-examen de conformité" aux autorités chinoises pendant trois ans.
L'amende de 2,34 milliards d'euros correspond à 4% des ventes d'Alibaba sur le marché chinois en 2019. Une somme modique pour le groupe, qui a annoncé un chiffre d'affaires de 28 milliards d'euros – pour un bénéfice de 10,2 milliards de dollars – au dernier trimestre 2020.
L’amende infligée à Alibaba est la sanction la plus importante jamais imposée par le gouvernement chinois. Elle dépasse largement la sanction de 975 millions de dollars à laquelle avait été condamné l'entreprise américaine Qualcomm en 2015.
ALIBABA DANS LE COLIMATEUR DU GOUVERNEMENT CHINOIS
Dès décembre 2020, la SAMR avait monté une équipe pour mener des inspections au sein d'Alibaba. Le gouvernement chinois affirme depuis plusieurs mois sa volonté de recadrer les géants du numériques, et a pour cela mis en place des nouvelles directives anti-monopole visant spécifiquement à prévenir les comportements abusifs des plateformes numériques.
Le fondateur du site Alibaba, Jack Ma, semble être particulièrement visé par le gouvernement, après avoir qualifié les banques chinoises de "prêteurs sur gage d'État" pour avoir accordé des prêts inutiles lors d'un sommet sur la finance en octobre 2020. En novembre dernier, la bourse de Shanghai avait bloqué l’introduction en bourse de Ant Group, l’entreprise de FinTech la plus valorisée au monde et filiale d’Alibaba, une colossale introduction en Bourse à 28 milliards d'euros. Les régulateurs chinois avaient alors intimé à la société de "revenir à ses origines" en se consacrant aux services de paiement et de mettre un terme à ses services de prêt, d’assurance, d’investissement et de gestion de patrimoine.
Le gouvernement chinois semble donc vouloir renforcer son influence sur l’économie et les entreprises privées et plus particulièrement sur les géants du commerce électronique comme Alibaba et JD.com, qui ont fait leur place parmi les entreprises les plus cotées au monde grâce à l'essor du numérique en Chine et à l'interdiction par le gouvernement chinois de leurs principaux concurrents étrangers sur son marché intérieur.
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