Produits dangereux ou contrefaits : des Sénateurs américains réclament des mesures à Amazon
Amazon est-il capable de contrôler les vendeurs tiers sur sa plate-forme ? C'est la question que pose le Wall Street Journal après avoir recensé des milliers de produits illégaux ou dangereux sur son site marchand, de même que le manque de volonté de l'e-commerçant pour lutter efficacement contre la contrefaçon. Des Sénateurs américains réclament aujourd'hui des explications à Jeff Bezos.
Aude Chardenon
Mis à jour
30 août 2019
[Mise à jour du 30 août 2019] Dans une lettre datée du 29 août, trois sénateurs américains demandent au PDG d'Amazon, Jeff Bezos, de mener "une enquête interne approfondie" sur la politique de l'entreprise en matière de protection des consommateurs. Les démocrates Bob Menendez, Ed Markey et Richard Blumenthal, tout trois membres du Senate Commerce Committee, exigent d’une part le retrait immédiat des quelque 4 000 articles incriminés et d’autre part des réponses de l’e-commerçant américain sur le fait que la vente de produits défectueux ou dangereux pour la santé puisse être possible sur la plateforme. Plus tôt dans le mois, deux de ces sénateurs avaient réclamé des explications au géant américain sur son programme Amazon Choice : celui-ci mettait en avant des références considérées par l’e-marchand comme sérieuses, alors que certaines étaient défectueuses ou de qualité discutable.
[Article originel] C’est une information du Wall Street Journal qui n’arrangera pas les affaires d’Amazon. Le site e-commerce américain a été accusé, vendredi 23 mai, de vendre des milliers de produits dangereux ou non conforme. Des produits qui affichent parfois des taux de plomb ou de cadmium 400 fois supérieurs à la moyenne autorisée. En tout, 4152 produits sont pointés du doigt par les agences fédérales américaines, des jouets aux casques de moto en passant par les médicaments.
Ce sont plus précisément les vendeurs tiers qui sont mis en cause par le média américain. Le WSJ relève que nombre de produits vendus sur la marketplace sont expédiés de Chine à des grossistes américains, ce qui explique selon lui ces graves manquements aux réglementations en vigueur aux Etats-Unis, voire de véritables tromperies sur la marchandise.
Des initiatives jugées insuffisantes
Amazon a ouvert sa plateforme aux vendeurs en 1999. En 2018, l’e-marchand a réalisé 42,7 milliards de dollars de recettes grâce aux commissions et services qu’il facture à ses vendeurs. Il précise avoir investi plus de 400 millions de dollars la même année "pour garantir des produits sûrs, conformes et authentiques".
Un programme qui représente donc moins de 1% de ce que ces ventes lui rapportent. Si l’e-commerçant a officiellement réagi en retirant une partie des références incriminées ou en modifiant la description des pages produits pour la rendre exacte, il reste que ses initiatives apparaissent comme insuffisantes.
Responsable des vendeurs... mais pas des produits
Amazon n’est pas responsable des produits vendus par ses les marchands tiers, mais est en charge de la sélection des vendeurs qui doivent lors de leur arrivée sur la plate-forme satisfaire à certains critères de qualité. Le WSJ évoque le cas d’un client du Missouri ayant trouvé la mort dans un accident de la route alors qu’il portait un casque acheté sur Amazon. Ce dernier présentait des anomalies et était non conforme à la réglementation du ministère des transports des Etats-Unis. La cour de Philadelphie a estimé pour sa part qu'Amazon a la "pleine capacité, à sa seule discrétion, de supprimer tous les produits dangereux de son site".
Une vision que tente également d’imposer le gouvernement de Pékin vis-à-vis de grandes plateformes e-commerce chinoises, fréquemment accusées de ne pas véritablement lutter contre les produits contrefaits. Depuis le 1er janvier 2019, les plateformes sont responsables de produits qu’elles vendent.
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