Amazon décentralise son programme de formation d'entrepreneurs au numérique
La première réunion régionale du programme de formation des entrepreneurs au numérique s’est déroulée le 30 mars à Marseille avec 70 participants. Sur les 13 000 entreprises qui vendent leurs produits sur Amazon, 1 400 résident en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Jean-Christophe Barla (Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Troisième région française comptant le plus de TPE-PME commercialisant leurs produits sur Amazon en 2021, avec plus de 1 400 sociétés, Provence-Alpes-Côte d’Azur a accueilli ce 30 mars la 1ère édition décentralisée de « L’Accélérateur du Numérique ». La journée se tenait à Marseille avec 70 commerçants, artisans, chefs d’entreprises de la région.
Ce programme de formation en 150 modules vise à les sensibiliser et les former aux outils numériques, sans les forcer à passer par la plateforme d’e-commerce, dès lors qu’ils souhaitent explorer les potentialités de ventes sur internet. Qu’ils partent de zéro ou s’affichent déjà sur des supports (boutique en ligne, réseaux sociaux…) et souhaitent en améliorer la visibilité ou le fonctionnement.
Pour Clara Getzel, responsable des services PME d'Amazon France : "Le digital permet à une PME d’entrer en contact avec des clients très éloignés de son lieu de présence physique et de faire rayonner son savoir-faire. Les 13 000 TPE-PME qui ont choisi de vendre sur Amazon en attestent avec plus 600 millions d’euros de ventes enregistrées à l’export, soit une hausse de 40% par rapport à 2020, et elles ont créé 35 000 emplois pour soutenir leur activité en ligne."
Les TPE-PME de Provence-Alpes-Côte d’Azur présentes sur Amazon auraient réalisé plus de 50 millions d’euros à l’international, selon le rapport PME 2022 d’Amazon. "Avec 'L’Accélérateur du Numérique', nous voulons donner aux TPE-PME des clés de compréhension sur comment vendre, quoi, évaluer la maturité de leur projet, mais aussi comment gérer la logistique et les stocks, les transactions en ligne, afin qu’ils se saisissent de l’opportunité de se lancer", poursuit Clara Getzel.
De la marche forcée à la stratégie pensée
Pour Sabine Storck, responsable du pôle Transition numérique des entreprises artisanales de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui représente plus de 200 000 sociétés, la crise COVID a poussé nombre d’entrepreneurs à vendre sur le web mais "à marche forcée".
Aujourd’hui, elle sent une évolution des mentalités. "La stratégie digitale est désormais intégrée dès le début d’un projet de création d’entreprise, explique-t-elle. En quatre ans, nous avons accompagné 1 800 entreprises dans le domaine et réalisé 2 000 diagnostics depuis 2021, grâce au soutien de la Région, de France Num, de l’Etat... La moitié des entreprises accompagnées a moins de trois ans."
Elle perçoit également le désir de pousser plus loin la démarche après les premiers pas. "Il y a un vrai besoin d’acculturation sur la sécurité numérique, la nécessité de disposer d’une capacité de production suffisante pour supporter un éventuel afflux de commandes en ligne et sur les aspects de transport-logistique."
Dans son "Bootcamp", l’Accélérateur du Numérique détaille, en quatre ateliers, le "bon esprit" pour entreprendre, les trois étapes de la vente en ligne, l’effet "réseaux sociaux" pour accroître ses ventes et bien sûr la qualité de la relation-client. "Chaque module est assuré par un expert qui aide à se projeter. Nous nous adressons à une grande mixité de profils", assure Clara Getzel.
Prendre de la hauteur pour mieux procéder
Alycia Klein assure pour ses parents, à la tête de l’Artisan du Cristal, TPE de 7 personnes à Valbonne (Alpes-Maritimes), tout le développement du commerce en ligne, en combinant son propre e-shop et des ventes sur Amazon. "Durant les divers confinements, nous avons pu continuer à bénéficier d’une visibilité et de ventes. Aujourd’hui, 60% de notre chiffre d’affaires est réalisé en ligne. Sur nos ventes internationales, Amazon en génère plus de 50%. Les Etats-Unis représentent 30%, nous exportons aussi en Chine, en Australie…"
En septembre dernier, elle a sollicité un "coaching" d’Amazon sur une dizaine d’heures durant trois mois. "Je sentais qu’il fallait optimiser notre présence notamment sur les réseaux sociaux. On en ressort avec un vrai carnet de bord pour améliorer ses fiches produits, son référencement…"
S’affichant comme "le numéro 1 de la location de matériel de kitesurf et wing surf", The Ridery, né à Paris, s’est doté d’un magasin à Marseille. Son cofondateur Lucas Jacquier se dit convaincu de l’efficience du mix physique et digital. "Parfois des clients viennent en magasin et ne dépensent rien, mais ils achètent ensuite sur le site," note-t-il. Le "Bootcamp" est un des moyens de partager, d’aller chercher des retours d’expériences aux côtés d’autres entrepreneurs… "Il faut se tester à petite échelle, voir comment ça marche, il n’y a jamais de solution parfaite quand on se lance," indique-t-il.
Chausseuse de formation, Catherine Moradian revalorise des sneakers usagés en "upcycling", à sa propre marque "UJE by Moradian". Désireuse de passer de l’autoentrepreneuriat à un statut de société "100% made in France", elle attendait beaucoup des ateliers de la journée. "J’ai commencé à vendre sur Vinted, sur des market places, via des réseaux sociaux… J’engrange les abonnés et les vues. Je réfléchis à une chaîne YouTube. Mais je veux mieux structurer ma stratégie car je me pose plein de questions sur la manière de procéder."
L’Accélérateur du Numérique poursuivra ses réunions décentralisées prochainement à Bordeaux, fin juin, puis Lille et Lyon. "Sur les 13 000 TPE-PME qui vendent sur Amazon, 6 000 font aussi appel à notre service pour gérer les expéditions, les livraisons, les retours clients… Suivre nos modules ne les y oblige pas. Mais c’est un moyen pour les aider à se concentrer sur leur cœur de métier," souligne Clara Getzel.
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