"Amazon Robotics existera un jour en France", Ronan Bolé, directeur des opérations
Lors d'une interview accordée à L'Usine Digitale, Ronan Bolé, directeur des opérations d'Amazon France, est revenu sur l'automatisation des activités logistiques de l'entreprise. Il explique que la robotisation des entrepôts du géant du e-commerce est directement liée à la taille de son activité sur le marché domestique. Si Amazon Robotics n'existe pas encore dans l'Hexagone, ce n'est qu'une question de temps.
L'Usine Digitale - Amazon s'apprête à ouvrir son cinquième centre logistique à Boves, situé près d'Amiens. Ce nouveau centre de distribution sera-t-il très automatisé ?
Ronan Bolé : Non, ce ne sera pas un centre très mécanisé avec des convoyeurs comme ceux déployés dans le centre de distribution de Lauwin-Planque (Nord) (lire notre reportage : Algorithmes, bon sens et minutie… Dans les coulisses logistiques du colosse Amazon). Pourquoi ? Parce que la versatilité des produits sera particulièrement importante. Le site sera spécialisé dans le traitement des gros volumes. Cela ira du canoë kayak aux grandes boîtes de Lego, en passant par des canapés. Nous allons plutôt utiliser des chariots adaptés et des engins de manutention, comme des préhenseurs à ventouse qui permettent de porter sans effort des colis qui pèsent entre 40 et 50 kg.
Dans l'Hexagone, les centres logistiques d'Amazon ne sont pas équipés de robots manutentionnaires comme on peut le voir dans d'autres pays. Pourquoi ?
R. B. : En Europe, Amazon Robotics existe en Allemagne ou au Royaume-Uni. Des petits robots permettent d'amener les produits des étagères aux pickers (les opérateurs en charge de reconstituer le panier d'un client pour préparer sa commande, ndlr). Mais en Allemagne et au Royaume-Uni, nous comptons une quinzaine de sites contre cinq en France. C'est une question de taille, l'opportunité viendra. Amazon Robotics existe ailleurs… ça existera un jour en France.
Aujourd'hui de nombreux industriels planchent sur des robots collaboratifs capables notamment de réaliser des tâches de picking. Est-ce que cela serait pertinent dans vos centres logistiques ?
R. B. : Oui, cela aura du sens, mais aujourd'hui, ce n'est pas dans les cartons. Ce qui nous intéresse, c'est l'humain. Pour le moment, on ne fait pas mieux que l'œil humain et on ne sait pas encore le remplacer.
Avec le projet Pelican, Cdiscount accélère dans la livraison par drone et prévoit un premier prototype d'ici 2019. De votre côté, quel est votre calendrier ? Interagissez-vous directement avec les équipes du nouveau centre Prime Air basé à Clichy ?
R. B. : Le projet Prime Air remonte à trois ans. Tout le monde nous regardait avec des grands yeux quand on a commencé à parler des drones de livraison. Aujourd'hui, c'est une réalité. La première vraie livraison par drone (avec Prime Air, ndlr) a eu lieu en décembre 2016 au Royaume-Uni (livraison réalisée dans le cadre de tests menés près de Cambridge, ndlr). Pour le moment, nous n'avons pas encore d'interactions directes avec les équipes R&D du centre de Clichy car elles sont en train de développer la solution logicielle. Nous ne communiquons pas sur notre agenda, mais on ne mettra pas longtemps.
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