Anticipant de futures pandémies, le Conseil européen plaide pour un partage mondial des données
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a plaidé pour la mise en place de mécanismes de partage des données à l'échelle mondiale qui permettront de mieux lutter contre les futures pandémies. Il est à l'initiative d'un traité sur ce sujet qu'il souhaite porter devant l'OMS. L'idée est séduisante, mais semble irréalisable actuellement.
A l'occasion du Sommet mondial de la santé, qui se tient actuellement à Berlin, le président du Conseil européen Charles Michel a plaidé pour un meilleur partage des données en réponse aux futures pandémies. "Le virus a révélé les lacunes de notre préparation dans la gouvernance mondiale (…) Le partage d'informations en est un exemple clair", a ainsi lancé l'homme politique belge.
Une prise de décision éclairée
Durant la pandémie de Covid-19, le partage des données a permis de comprendre comment le virus se propageait, "qui sont les plus vulnérables" et "quels sont les meilleurs traitements". Or, pour que ces informations circulent correctement, il est indispensable de disposer d'une "coopération internationale intensive", analyse Charles Michel, car "les données sont essentielles à notre prise de décision".
L'Union européenne a été confrontée durant la crise sanitaire à l'absence de mécanisme encadrant le partage d'informations. L'une des raisons est purement technique : la santé relève de la compétence des Etats et n'appartient pas à Bruxelles. Des mécanismes dédiés ont ainsi été mis en place. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a été mandaté pour "collecter et analyser les données" pour anticiper les futurs pics pandémiques.
Un traité international sur les pandémies
Dans cette logique, le Conseil européen a proposé en juillet 2021 l'adoption d'un traité international sur les pandémies dont une partie sera consacrée au partage des données. En effet, "un instrument juridiquement contraignant serait également la base la plus efficace pour un système international de prévention, de surveillance, de collecte et d'échange de données scientifiques", note Charles Michel.
Bien que l'idée puisse être séduisante, sa mise en œuvre concrète semble très difficile. En effet, le partage des données au sein d'un même pays est déjà loin d'être une réalité, en particulier lorsqu'il s'agit d'informations relatives à la santé. L'Union européenne tente d'accélérer sur ce point à travers la création d'un marché unique des données. La Commission a présenté le Digital Governance Act (DGA) en novembre 2020.
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