Apple est-il en train de succomber à la mode des écrans Oled ? Selon le
journal japonais Nikkei, le géant américain des mobiles aurait décidé de passer à cette technologie d’affichage électronique pour ses futurs iPhones à partir de 2018. Aujourd’hui, il utilise exclusivement des écrans LCD fournis par le coréen
LG Display et les japonais
Sharp et Japan Display. Si la décision se confirme, elle aura un impact négatif considérable, non pas sur le Coréen qui est en train d’investir massivement dans la production d’écrans Oled, mais sur les deux fabricants nippons à la traine dans ce domaine.
Des spécificités techniques handicapantes
Samsung a été le premier à embarquer des écrans Oled dans ses Smartphones Galaxy en 2010. Et pour cause: il est le premier fabricant mondial de ce type d’afficheurs électroniques, un marché qu’il contrôlerait à près de 90%. Il en reste de loin le premier utilisateur, même s’il est récemment rejoint par des fabricants chinois de mobiles comme
Lenovo, Gionee, Meizu, Oppo,
ZTE ou Vivo. Apple,
Sony et LG résistent toujours à la mode en restant fidèles à la technologie LCD.
Les écrans Oled offrent l’avantage d’être plus fins, moins énergivores, plus rapides et plus contrastés que les écrans LCD. Ils se prêtent aussi facilement à des formats souples. Mais ils présentent les inconvénients de couleurs moins réalistes, d’un vieillissement accéléré et d’une durée de vie moins longue.
UNE Production insuffisante
Si Apple décide vraiment de passer aux Oled, il serait confronté à deux sérieux problèmes. Le premier tient à l’insuffisance de l’offre. Selon le cabinet IHS Technology, la production mondiale de petits et moyens écrans Oled haut de gamme, comme ceux embarqués sur les Smartphones, devrait atteindre 260 millions d’unités en 2015, contre 2,3 milliards en LCD. Or Apple devrait, selon TrendForce, écouler 223 millions d’iPhones en 2015 et le chiffre pourrait dépasser les 300 millions en 2018. Certes, la production d’écrans Oled se diversifie avec des investissements chez LG mais aussi chez les taiwanais AUO Optronics ou RiT Display. Mais elle risque de ne pas subvenir aux besoins de la firme à la pomme, car une grande partie reste consommée par Samsung.
L’autre problème tient au fait que le marché reste dominé par Samsung. Or jusqu’ici, Apple a tout fait pour se libérer du géant coréen de l’électronique en choisissant d’autres fournisseurs d’écrans, même s’il lui a confié la fabrication de son dernier processeur, l’A9 au cœur de son iPhone 6S, en partage avec le taïwanais
TSMC. Revenir à Samsung, ce serait remettre en cause cette stratégie. Pas si simple donc de passer à l’Oled !