Après la chute de Silicon Valley Bank, la Réserve fédérale vole au secours des start-up américaines

Suite à la chute de Silicon Valley Bank, la Réserve fédérale des Etats-Unis va garantir l'ensemble des dépôts des clients de la banque. Un soulagement pour de nombreuses start-up qui auraient pu rapidement se retrouver en difficulté.

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Après la chute de Silicon Valley Bank, la Réserve fédérale vole au secours des start-up américaines

Les appels à l'aide de la Silicon Valley ont bien été entendus à Washington. Dimanche 12 mars, la Réserve fédérale américaine est venue au secours des clients de Silicon Valley Bank, la banque préférée des start-up et des fonds de capital-risque. Elle a annoncé que l'intégralité des dépôts serait garantie, au-delà de la limite légale de 250.000 dollars.

Cette mesure a été accueillie avec soulagement dans la Silicon Valley, où l'établissement, fondé en 1983 et basé à Santa Clara, est une véritable institution. En combinant activités bancaires et services pour les fondateurs, il avait séduit près de la moitié des start-up américaines. Elles y conservaient les millions de dollars qu’elles ont levés auprès d’investisseurs. Ou y contractaient des prêts d'amorçage pour financer leur développement.

Comment payer les salaires ?

Silicon Valley Bank compte plus de 35.000 clients, essentiellement des start-up. Avant la crise, ses dépôts se chiffraient à plus de 175 milliards de dollars. Sans l'intervention de la Fed, ces clients se seraient retrouvés dans une situation financière très difficile, incapables d'accéder à leur trésorerie. Beaucoup de dirigeants de start-up se demandaient ainsi comment ils allaient pouvoir verser les salaires de leurs employés cette semaine ou payer les factures.

"Les vraies victimes de la chute de SVB sont les déposants: des start-up de 10 à 100 employés, qui ne peuvent plus verser de salaires, vont devoir mettre des gens au chômage technique ou licencier dès lundi", redoutait ainsi Garry Tan, le patron du prestigieux incubateur américain Y Combinator. "D’ici un mois ou deux, on aura anéanti une génération de start-up américaines", prédisait-il.

Les difficultés de SVB avaient éclaté au grand jour mercredi 8 mars, avec l'annonce d'une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars. Comme d’autres, l’établissement est plombé par la forte hausse des taux d’intérêts. Ses déboires ont été accentués par la chute des levées de fonds pour les start-up, qui s'est traduite par un repli des sommes déposées sur les comptes de ses clients.

42 milliards de dollars de retraits

Cette annonce avait suscité des craintes sur la liquidité de SVB. Plusieurs grands fonds de capital-risque avaient alors recommandé aux start-up dans lesquelles ils ont investi de récupérer au plus vite leur argent. Jeudi, les demandes de retrait avaient atteint 42 milliards de dollars, du jamais vu. SVB s'est retrouvé dans l'incapacité de les honorer, provoquant sa fermeture par les autorités bancaires américaines.

Au Royaume-Uni, le gouvernement britannique a, par ailleurs, trouvé un repreneur pour la filiale britannique. Celle-ci va être rachetée par HSBC pour une livre symbolique. Présente dans le pays depuis 2004, SVB UK joue un rôle important dans l'écosystème technologique, même si sa place est moins centrale qu'aux États-Unis. La banque compte près de 7 milliards de livres de dépôts.

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