Après la crise, le digital RH se recentre sur l’humain
Fortement mobilisées pendant la pandémie pour pallier la distance, les solutions digitales RH sont désormais utilisées pour une gestion plus stratégique des ressources humaines. C’est l’un des enseignements du « Baromètre Digital & RH » Sopra HR Software / L'Usine Digitale paru début 2023.
La crise sanitaire aura eu pour effet de faire basculer la fonction RH dans le digital. Confirmation en est donnée par le « Baromètre Digital & RH 2023 » (1) qui vient éclairer, pour la sixième année consécutive, les choix des entreprises et administrations dans ce domaine. « Les DRH sont de plus en plus matures sur le sujet, même si la note moyenne de 3,1 sur 5 concernant cette maturité est en très légère baisse », relève Véronique Montamat, directrice marketing et communication de Sopra HR Software.
Cette quasi-stagnation témoigne en réalité d’un déplacement des usages. Cette année, le digital accompagne davantage les employeurs privés et publics dans la gestion des collaborateurs et leur montée en compétences. Près de 6 répondants sur 10 (57%) citent ainsi la formation (+ 19 points) et les processus d’évaluation de performance (+ 8 points) comme domaines RH déjà assistés par le digital. La mobilité interne est également davantage mentionnée, à hauteur de plus d’un quart des répondants (+ 9 points).
Gestionnaire RH augmenté
En revanche, le digital est moins mobilisé pour les recrutements externes (41%, -12 points), retrouvant son niveau d’avant la crise sanitaire. Il en va de même pour l’intégration de nouveaux collaborateurs (onboarding), cité par seulement 19% des répondants cette année (-23 points) et pour la communication RH (-25 points). Preuve, s’il en était besoin, que l’utilisation du digital en matière RH n’a pas vocation à remplacer les relations humaines, mais à les améliorer.
Tout comme en 2022, la gestion des absences et la planification, la paie, les déclaratifs et la gestion administrative des RH font partie des domaines les plus digitalisés. « On s’oriente vers un gestionnaire RH augmenté », souligne Véronique Montamat. Le numérique représente avant tout une opportunité pour analyser des données de manière pointue (58% des répondants), améliorer la performance de la fonction RH (51%, - 10 points) et gagner en fiabilité (51% également, en hausse de 11 points). « L’enjeu est clairement de faire parler les données pour gagner en productivité », avance Véronique Montamat.
À l’écoute des collaborateurs
L’amélioration de la qualité de vie au travail fait également partie des principaux bénéfices des solutions digitales RH. Elle est citée par 46% des décideurs interrogés. « Les entreprises veulent se doter d’outils pour être plus proches de leurs collaborateurs », constate Véronique Montamat. Outre la dématérialisation des documents RH et la formation à distance, les projets de déploiement portent en 2023 principalement sur des solutions digitales d’écoute des collaborateurs et de gestion des demandes en ligne.
En revanche, moins de décideurs citent l’intérêt du digital pour accompagner le travail à distance (31%, -16 points), peut-être en raison d’un niveau d’équipement désormais suffisant. Le digital est également considéré comme moins stratégique pour l’optimisation de la marque employeur qui suit la même tendance et n’est citée que par 29% des répondants, soit une baisse de 39 points en un an. « Cela confirme le besoin de contact après la période du Covid », estime Véronique Montamat.
Prise de conscience et responsabilité
Les décideurs RH sont également conscients des risques qui accompagnent le déploiement de solutions digitales RH. Comme l’an dernier, le manque de contact humain, la déshumanisation des process et l’exclusion de certaines populations font partie des risques les plus cités (par 6 répondants sur 10 en moyenne). Les enjeux de cybersécurité (59%) et ceux liés à la protection des données personnelles (40%) constituent aussi toujours des points de vigilance.
« Il y a une compréhension globale des enjeux », souligne Véronique Montamat. Y compris sur les impacts environnementaux du digital. L’empreinte écologique est davantage une préoccupation cette année (30%, +11 points), notamment pour les TPE et PME (47%).
En revanche, le risque de déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle est moins prégnant avec une chute de 35 points, à 32%. « Ce résultat s’explique probablement par une meilleure appréhension du télétravail », avance Véronique Montamat.
Problèmes d’équipements et freins culturels
Parmi les freins au déploiement de solutions digitales RH, on notera que « le manque d‘équipement adapté pour l’ensemble des collaborateurs » est en hausse de 19 points (39%), et particulièrement problématique dans le secteur public (72%) et l’industrie (59%). De manière un peu moins marquée, les outils actuels et le système d’information RH, parce que « trop anciens », posent des difficultés pour déployer des solutions digitales RH (24%, +5 points).
Parmi les freins, on retrouve en proportion plus importante la résistance culturelle 34%, (+ 10 points), le manque d’engagement et de mobilisation du management (29%, + 16 points) et le manque de vision de la part de la direction générale (23%, + 10 points). Pour autant, les investissements dans les outils digitaux RH devraient continuer d’augmenter (58% de répondants l’affirment), malgré une plus grande prudence (- 18 points par rapport à 2022).
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(1) Étude réalisée du 14 novembre au 23 décembre 2022 auprès de 255 décideurs des ressources humaines, via un questionnaire auto-administré en ligne.
Contenu proposé par Sopra HR Software
