Après la polémique, OpenAI assure n'avoir aucun projet de quitter l'Europe
Le patron du concepteur de ChatGPT n'avait pas exclu de cesser les opérations en Europe si la prochaine réglementation sur l'IA était trop contraignante. Devant la polémique, il fait marche arrière.
Sam Altman rétropédale. Vendredi 26 mars, le patron d'OpenAI, le concepteur du robot conversationnel ChatGPT, a assuré que la start-up américaine n'avait "bien sûr aucun projet de quitter" l'Europe. Ce message fait suite à des déclarations publiées dans le Financial Times, qui avait fait bondir les responsables européens.
Dans les colonnes du quotidien britannique, Sam Altman reconnaît avoir de “nombreuses inquiétudes” vis-à-vis du projet de réglementation de l’intelligence artificielle en discussion à Bruxelles. “Les détails seront importants, explique-t-il. Nous essayerons de respecter les règles mais si nous ne pouvons pas nous cesserons d’opérer” en Europe.
"Chantage"
Considérés comme une menace, les propos de Sam Altman ont suscité une réponse virulente de Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. “Il est inutile de tenter de faire du chantage en prétendant que l'Europe retarde la mise en œuvre de l'intelligence artificielle générative en élaborant un cadre clair, c’est le contraire”, a-t-il indiqué.
Hasard du calendrier, l'article du Financial Times, a été publié le même jour que la rencontre entre Thierry Breton et Sundar Pichai, au cours de laquelle le directeur général de Google a accepté de participer à un pacte sur l’IA, dans l’attente de l’entrée en vigueur de la prochaine réglementation européenne.
OpenAI a déjà eu affaire avec les régulateurs européens. Fin mars, la Cnil italienne avait temporairement bloqué l'accès à ChatGPT, car le service ne respectait pas les règles européennes sur la collecte et le traitement des données personnelles. En France, au moins trois plaintes ont été déposées auprès de la Cnil. Et l’organisme regroupant l’ensemble des régulateurs du continent a lancé une task force.
Des règles, oui mais pas maintenant
Sam Altman assure pourtant ne pas être opposé à des règles sur l’IA. Il l’a déjà dit devant le Congrès américain. Il l’a répété lors de son voyage dans les différentes capitales européennes. Il multiplie d’ailleurs les propositions dans ce sens. Mais ces règles ne doivent s’appliquer, explique-t-il, qu’aux prochains modèles, ceux qui posent véritablement un “risque existentiel”.
Baptisé Artificial Intelligence Act, le projet de réglementation européen est encore en négociations entre les différentes institutions européennes. Le texte, présenté il y a deux ans, a dû être modifié pour introduire de nouvelles mesures liées à l’émergence des IA génératives, sous l’impulsion de ChatGPT.
Les parlementaires européens ont récemment trouvé un accord. Ils proposent notamment une mesure obligeant les services d’IA à déclarer si des textes, des images ou des musiques protégés par le droit d'auteur ont été utilisés pour entraîner leur modèle de génération. Cela doit permettre aux détenteurs de droits de saisir la justice pour tenter d’être rémunérés pour ce qui a été utilisé sans leur consentement.
Le Parlement propose également de faire reposer la responsabilité de potentielles violations des droits de propriété intellectuelle sur les services d’IA. Et non pas sur leurs utilisateurs, et notamment les petites entreprises qui utiliseraient un contenu généré par l'IA à des fins commerciales.
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