
Eric Verhaeghe n’est pas content et il l’écrit dans son style volontiers polémique. Le dirigeant de Parménide estime, dans un billet sur son blog jusqu'ici tout va bien, que les changements qui seront apportés à la loi de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, nuiront aux jeunes pousses, les syndicats de salariés défendant l’ancien monde plutôt que le nouveau.
L’objet de son ire tient en quatre chapitres de la Loi qui pourrait être abandonnés dans la future version du texte. Il s’agit de la "barèmisation" des indemnités de licenciement, la motivation du licenciement économique, les accords d’entreprise et le forfait-jour. Sur ces quatre points, Eric Verhaeghe craint que l’action des syndicats conduise à créer de nouvelles obligations inadaptées au mode de travail des start-up.
Chamboule tout
Fidèle à son goût de la provocation, il réussit dans le même paragraphe à s’en prendre à la CFDT, qualifiée de syndicat réformiste à tort selon lui, et à la branche professionnelle du Syntec, pilotés "par les vieux cabinets de conseils" qui font concurrence aux start-up que la branche est pourtant censée représenter.
Les lecteurs réguliers d’Eric Verhaeghe ne seront pas étonnés par cette charge, ce dernier ayant notamment écrit un livre pour dénoncer le paritarisme à la française qu’il comparait à un théâtre d’ombres.
D’où son regret que l’opposition soulevée par le projet de loi conduise à remettre dans le jeu des organisations syndicales et patronales, plus à même de défendre les représentants d’un ancien monde, qu’à porter les besoins de ceux qui sont en train d’émerger.
Lire le billet intitulé Les start-up, dindons de la farce El-Khomri
Lire aussi notre enquête publiée en septembre dernier sur les besoins des start-up en matière de droit du travail
Mercredi dernier, la fédération Syntec a publié un communiqué avec un ton de tract, dans lequel elle se présentait comme le défenseur des start-up et réclamait le forfait jours. "94 % de nos entreprises en ont besoin". Ce pourcentage correspond aux PME et TPE, start-up incluses, membres de la fédération.
Le communiqué s’inquiétait d’un aspect peu commenté de la loi sur le Travail que la fédération considère comme une "augmentation des charges", en raison de l’augmentation des heures de délégation syndicale.
Réagir