Pour gagner des parts de marché, Arm cherche à développer sa propre puce

Le groupe britannique souhaite démontrer la puissance de son architecture, notamment pour équiper les PC. Mais il n'envisage pas de vendre ces puces, pour ne pas entrer en concurrence frontale avec ses principaux clients.

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Pour gagner des parts de marché, Arm cherche à développer sa propre puce

En quête de relais de croissance pour séduire les investisseurs lors de son introduction en Bourse, Arm Holdings préparerait une nouvelle révolution. Selon le Financial Times, le groupe britannique développerait ses propres puces. Objectif : démontrer la puissance de son architecture pour conquérir de nouveaux horizons.

Arm est spécialisé dans les systèmes sur puce (SoC) : des circuits intégrés qui rassemblent différents éléments (processeur central, processeur graphique, puce Wifi…). Mais elle ne fabrique rien : elle vend des licences sur ses technologies. Apple, Qualcomm, Samsung ou encore Nvidia utilisent l’architecture ARM pour concevoir leurs propres SoC, qu'ils font ensuite fabriquer en Asie. En une décennie, celle-ci est devenue archi-dominante sur le marché des smartphones et tablettes, en particulier grâce à sa faible consommation d’énergie.

Son architecture reste en revanche largement minoritaire sur d’autres marchés. Selon les estimations du cabinet Counterpoint, elle n’équipe que 12% des ordinateurs vendus. Il s’agit quasiment intégralement des Mac, qui tournent depuis quelques années sur les puces développées directement par Apple. Pour les centres de données, sa part de marché est encore plus faible : seulement 7% selon le cabinet Omdia. Mais l’architecture commence à être adoptée, notamment par Amazon Web Services et Google Cloud.

Echec du rachat par Nvidia

Si elle gagne progressivement du terrain sur ces deux marchés, la société souhaite aller encore plus vite. Le développement de ses prototypes a commencé il y a six mois, au sein d’une nouvelle division dirigée par un ancien responsable de Qualcomm. Selon le Financial Times, Arm ne prévoit pas de commercialiser ou de vendre des licences sur ses puces, pour ne pas entrer en concurrence frontale avec ses principaux clients - ce qui pourrait les pousser à trouver des alternatives.

Cette initiative intervient après l’échec, début 2022, de l’offre de rachat lancée par Nvidia. D’un montant de 31 milliards de dollars, celle-ci suscitait une grande inquiétude des autorités de la concurrence, aux Etats-Unis et en Europe. Depuis, le propriétaire d’Arm, le conglomérat japonais Softbank, souhaite mener une introduction en Bourse. L’opération est espérée cette année à New York, à condition que le contexte boursier s’améliore.

Pour réussir son IPO, Softbank multiplie les pistes pour augmenter le chiffre d’affaires. Le groupe étudie notamment un changement radical du modèle économique d’Arm : elle souhaite prélever un pourcentage du coût final des appareils vendus, plutôt que des royalties sur les puces. En particulier sur le marché des smartphones, où sa position est quasiment monopolistique. Cela pourrait lui permettre de générer davantage de recettes.

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