Atos projette de se scinder en deux
Le groupe français de services informatiques, dont les activités historiques sont mises en difficulté par l'essor du cloud public, devrait se restructurer en constituant deux sociétés distinctes : l'infogérance d'une part, la cybersécurité et le calcul intensif d'autre part. Rodolphe Belmer quittera le navire d'ici septembre.
Atos présentait ce mardi 14 juin son nouveau plan stratégique 2022-2026. Le groupe français, spécialisé dans la transformation digitale, le calcul haute performance et les infrastructures informatiques, a annoncé un projet de scission en deux entreprises distinctes et cotées, l'une regroupant ses activités historiques d'infogérance, et l'autre ses activités de transformation digitale, big data et cybersécurité. Ces dernières faisaient l'objet ces derniers mois de rumeurs de rachat, tantôt par Thales, tantôt Orange ou encore Airbus.
Le projet serait achevé au cours du second semestre 2023. Le Conseil d’administration d’Atos a approuvé le lancement d’une étude approfondie à l'issue de laquelle la décision finale sera prise.
Plan d'investissement de 1,5 milliard
Fragilisé par la croissance du cloud public, Atos a émis deux avertissements sur résultats en 2021 et ne vaut plus que 1,7 milliard d'euros en Bourse. L'action a plongé de 80% depuis début 2020. Le groupe s'était déjà réorganisé en février dernier, à la suite de l'arrivée de son nouveau patron Rodolphe Belmer, qui a annoncé qu'il quittera l'entreprise d'ici septembre prochain. Atos a réalisé un chiffre d'affaires de 10,8 milliards d'euros en 2021.
Les deux nouvelles entités qui composeront Atos sont d'un côté SpinCo (Evidian), qui regroupe les activités de croissance (transformation digitale, big data, cybersécurité) générant les plus fortes marges. De l'autre TFCo, qui conservera le nom Atos et rassemblera la gestion de parcs d'infrastructures, les espaces de travail numériques et les services professionnels. Les deux sociétés disposeront d'un management distinct et indépendant. Pierre Oliva prendra les rênes de la première, Nourdine Bihmane dirigera la seconde.
Un plan d'investissement accompagne cette restructuration. SpinCo aurait besoin de 400 millions d'euros pour accélérer sa croissance, et TFCo de 1,1 milliard d'euros pour se redresser.
Infgérance : retrouver la croissance en 2026
SpinCo a généré en 2021 un chiffre d'affaires de 4,9 milliards d'euros (dont 3,5 milliards pour Digital, et 1,4 milliard pour BDS, les activités de cybersécurité et de calcul avancé) en croissance de 5%, et une marge opérationnelle de 7,8%. Elle serait numéro 3 mondial du calcul intensif et numéro un mondial de la gestion des services de sécurité. Le plan d'accélération consacrerait 370 millions d'euros à Digital et 40 millions à BDS sur cinq ans. Il a pour objectif d'atteindre une croissance de 7% par an et une marge de 12%. SpinCo cèderait certaines activités non stratégiques pour 700 millions d'euros. Des cessions ont d'ores et déjà été réalisées pour un montant de 200 millions d'euros.
TFCo (gestion d'infrastructures complexes et cloud privé) a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 5,4 milliards d'euros, en recul de 12%, mais elle perd de l'argent. L'objectif serait de retrouver la rentabilité en 2025, et la croissance en 2026. Le plan de redressement de cette activité, qui emploie 48 000 personnes dans le monde et compte 1200 clients, s'articulerait autour de la sortie d'activités non stratégiques et déficitaires, des économies de coûts, du développement de nouvelles offres et d'investissements dans les forces commerciales.
Si le projet est mené à terme, les actionnaires d’Atos détiendraient 100% du capital de TFCo et 70% du capital de SpinCo, les 30% restants étant détenus par TFCo, ce qui lui permettrait de contribuer au financement du plan de redressement.
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