Attentat : Un système moderne d'alerte à la population doit être mis en place

Le tragique attentat survenu à Nice, a révélé les défaillances du système d’alerte à la population utilisé en France (SAIP).

Benoit Vivier, lobbyiste pour l'ONG EENA (European Emergency Number Association) qui milite pour l'amélioration des systèmes d'urgence européen, regrette cet état de fait et demande à nos dirigeants de travailler à un outil efficace basée sur les technologies modernes.

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Attentat : Un système moderne d'alerte à la population doit être mis en place
Sirène municipale de l’Hôtel de Ville de Rouen.

On commence à en avoir l’habitude. Face à la menace terroriste, les États réagissent dans la précipitation et mettent en place des mécanismes d’alerte pensés à court terme et mis en avant à grands coup de communiqués de presse. Les événements survenus ces derniers mois et les dysfonctionnements mis à jour après ceux-ci invitent cependant à repenser notre système d’alerte publique.

Propagation de rumeurs

Les systèmes d’alerte publique permettent aux autorités compétentes d’informer les personnes présentes dans une zone déterminée d’une urgence ou d’un risque à caractère majeur et de recommander les gestes à suivre pour y faire face. Les sirènes, suivies par les radios et les télévisions ont été les premiers moyens pour informer les citoyens d’une urgence de grande ampleur. Le développement de nouvelles technologies de l’information et de communication a ouvert de nouvelles possibilités mais également posé de nouveaux défis, tels que la propagation rapide de rumeurs sur les réseaux sociaux.

Il est donc temps de mettre en place des moyens réels et efficaces pour faire face aux risques auxquels nous sommes confrontés. Pour atteindre l’ensemble de la population d’une zone donnée et de manière immédiate, une solution utilisant plusieurs canaux est nécessaire. En plus des sirènes et des médias, d’autres technologies doivent être mises en place afin d’atteindre l’ensemble de la population de manière instantanée, parmi lesquelles les applications de smartphone mais aussi la diffusion cellulaire ou les SMS localisés. Ces technologies sont déjà utilisées dans de nombreux pays (Pays-Bas, Suède, Norvège, États-Unis, Lituanie, Chili, Japon, Israël…) avec des résultats convaincants. De la même façon, une stratégie d’utilisation des réseaux sociaux en cas de crise majeure doit être définie afin d’utiliser ceux-ci de manière la plus efficace possible.

Manque de volonté

Cela parait simple mais le Gouvernement manque pourtant clairement de volonté. Pour justifier leur inaction, les décideurs publics mettent par exemple en avant leur réticence à travailler avec les géants du web américain. Les opérateurs téléphoniques se cachent quant à eux derrière une question de coûts (l’état d’urgence ne s’applique manifestement pas à tous). Pendant ce temps, les citoyens restent mal informés. Une action du gouvernement est nécessaire afin de doter le pays d’un système moderne et efficace et diversifié d’alerte publique. Combiens d’attentats et de dysfonctionnements doivent encore avoir lieu avant que nos dirigeants ouvrent enfin les yeux ?

Benoit Vivier, Advocacy Officer, European Emergency Number Association

Les avis d'experts et points de vue sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction.

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