Aum Biosync lève 3 millions d'euros pour essaimer ses solutions de prévention de l'épuisement professionnel

Experts en rythmes biologiques, systèmes complexes, algorithmique haute performance, et intelligence artificielle les équipes d’Aum Biosync à Mâcon (Saône-et-Loire) occupent également des fonctions de sapeur-pompiers ou gendarmes opérationnels. Cette double identité a conduit l’entreprise à s’intéresser aux risques d’épuisement des publics volontaires engagés pour la société en imaginant des solutions numériques pour leur faciliter la vie. Après avoir séduit plusieurs services de secours, elle vient de lever trois millions d’euros pour transférer son modèle à d’autres activités.

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Aum Biosync lève 3 millions d'euros pour essaimer ses solutions de prévention de l'épuisement professionnel

Labellisée Deep Tech, Aum Biosync a vu le jour en 2016 à Mâcon avec l’ambition de faciliter la conciliation des temps de vie des personnes cumulant leurs vies personnelle, professionnelle et leur engagement au service des autres comme pompier volontaire notamment.

A travers trois solutions numériques, la jeune start-up souhaite prévenir les risques, les maladies et accidents liés à une activité 24h/24, optimiser la capacité opérationnelle et la résilience des équipes de manière prédictive mais aussi gérer au mieux la ressource humaine en tenant compte de la fatigue des effectifs et du risque d’accident.

"Nous comptons une trentaine de clients, en particulier des services départementaux d’incendie et de secours, SDIS, dont l’activité opérationnelle repose à 69% sur des personnes dont ce n’est pas le métier de base et qui le cumulent avec leurs autres vies", précise Marc Riedel, fondateur et PDG de l’entreprise.

Sciences et numériques
Docteur en sociologie des organisations ainsi qu’en chronobiologie, Marc Riedel a été rejoint par quatre associés, respectivement spécialiste en calcul numérique et architecture data, en matière de production numérique et d’industrialisation mais aussi de développement.

"Notre approche tient compte d’une réflexion sociotechnique sur la conscience de situation, les ressources psychosociales, la charge émotionnelle et cognitive et leurs impacts sur les dynamiques des cultures opérationnelles des organisations fonctionnant 24h/24." De leurs réflexions est née une technologie intégrant à la fois des réseaux neuronaux à structures causales, des analyses probabilistes, des optimisation de code "green code" et des calculs haute performance.

Développée en interne, Aum Biosync est propriétaire de sa technologie qui basée sur un environnement open source souverain et hébergée en France. Elle respecte les données à caractère personnel en utilisant des algorithmes AUM-KLeaR pour les anonymiser systématiquement. "Notre écosystème dans le cloud est construit autour d’OpenStack RedHat sur une architecture proche de celle du CERN à Genève", explique Marc Riedel.


Veiller sur les protecteurs
Trois produits ont vu le jour à partir de cette technologie "pour veiller sur ceux qui veillent sur nous". Opteam consiste à créer un jumeau numérique d’un service fonctionnant 24/7 afin de simuler l’impact d’une situation sur son organisation. "En fonction de différents paramètres allant de l’âge à la température ou la ressource disponible, il va évaluer la fatigue potentielle des équipes dans une situation donnée. Une analyse de graphe va quantifier des modélisations qui intègrent des liens logiques pour trouver l’option la moins coûteuse en énergie."

Avec une capacité de calcul qui peut simuler jusqu’à 150 000 interventions par seconde, quand en France il s’en produit environ 13 000 dans la même durée, le service peut voir en temps réel l’impact opérationnel d’une décision. L’application smartphone OpsReady se présente quant à elle comme un assistant opérationnel qui, en fonction de l’agenda professionnel, privé et de l’engagement opérationnel du sapeur-pompier par exemple, va aider l’utilisateur à mieux gérer son temps libre et intégrer ses priorités.

Enfin, Timekeeper vise à faciliter le recrutement d’un candidat en mettant en corrélation sa disponibilité et le besoin d’un centre de secours pour voir son impact sur l’organisation opérationnelle d’une équipe. "Nous sommes encore en prototypage et travaillons avec un avocat pour ne pas être discriminant. 85% des effectifs des pompiers sont masculins donc les modèles s’appliqueront moins à une femme alors nous affinons les données", insiste Marc Riedel.

Avec une levée de fonds de trois millions d’euros, réalisée localement, Aum Biosync veut se tourner vers d’autres secteurs d’activité. "En France, 25% de la population environ travaillent avec des horaires atypiques. Nos solutions s’adressent aussi au secteur hospitalier, à celui des transports, de la logistique, de la grande distribution ou de l’industrie."

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