Aux Etats-Unis, deux procès brûlants attendent Tesla et son système Autopilot dès la rentrée
Deux décès ayant eu lieu dans des voitures de Tesla ont donné lieu à des poursuites judiciaires inédites aux Etats-Unis. La marque de véhicules électriques d'Elon Musk doit rendre des comptes concernant son système d'assistance à la conduite Autopilot, mis en cause dans les deux affaires.
Pourquoi Elon Musk a-t-il baptisé les fonctionnalités de sa marque de véhicules électriques "Autopilot" et "Full Self-Driving Capability" si ces dernières ne permettent pas véritablement une conduite autonome ? C'est l'une des questions auxquelles devra répondre la justice états-unienne dans les prochaines semaines. À la mi-septembre puis au début du mois d'octobre, deux procès inédits dans l'histoire de Tesla s'ouvriront sur des affaires particulièrement sensibles, celles d'hommes morts dans deux accidents de voitures distincts en 2019.
Micah Lee et Stephen Banner étaient tous deux au volant de Model 3 sur lesquelles ils avaient activé le mode Autopilot. À quelques mois d'écart, l'un a percuté un arbre de plein fouet, l'autre est passé sous la remorque d'un poids lourd, relate l'agence de presse britannique Reuters. Suite à leurs décès, leurs familles ont poursuivi en justice l'entreprise d'Elon Musk et espèrent aujourd'hui lui faire reconnaître publiquement les failles de son système d'aide à la conduite.
Elon Musk directement impliqué
Pour Tesla, l'exercice sera bien différent du procès remporté en avril, lequel avait pourtant été intenté pour des faits similaires. Il s'agit en effet ces fois-ci de conducteurs décédés, et pas seulement blessés. L'enquête est plus longue, les preuves apportées au dossier plus fournies et les témoins entendus bien plus nombreux. Autant de facteurs qui n'iront probablement pas en la faveur de Tesla, que les plaignants accusent de connaître de longue date les limites et la dangerosité d'Autopilot.
Peu importe si les affaires sont différentes et nettement plus embarrassantes pour l'image de marque de Tesla, l'entreprise d'Elon Musk garde la même ligne de défense : nier en bloc une quelconque responsabilité. Elle répète que les systèmes optionnels qui équipent ses véhicules ne permettent pas une conduite autonome et que les clients sont prévenus lors de l'achat. Pour détourner l'attention portée à sa technologie, le constructeur n'hésite pas non plus à reprocher aux conducteurs décédés leur consommation d'alcool, dans le cas de Micah Lee, ou à avancer que l'Autopilot n'était pas activé.
Les juges devront trancher et déterminer également le niveau d'implication d'Elon Musk dans les fonctionnalités de conduite autonome de son entreprise. Interrogé dans le cadre des procès à venir, l'ingénieur Richard Baverstock a en effet déclaré que "presque tout" ce qu'il a fait chez Tesla l'a été à la demande d'"Elon", selon des documents judiciaires consultés par Reuters. Face à ces accusations, l'entreprise a demandé mercredi dernier à la cour que les dépositions de ses employés et d'autres documents restent secrets. L'avocat des plaignants entend s'opposer à la requête afin de faire toute la lumière sur ces affaires et d'en révéler le contenu au grand public.
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