Après la scission de HP en novembre 2015, cette opération, qui reste à confirmer dans deux mois, créerait le numéro deux mondial de l’informatique derrière IBM, avec 170 000 personnes dans le monde et un chiffre d’affaires de près de 82 milliards de dollars. Elle donnerait à Dell les moyens de faire à grand bond en avant sur le marché des entreprises, notamment celui des équipement du cloud en plein boom avec, selon Synergy Research, une croissance de 25% au deuxième trimestre 2015.
Déclin des PC, produit emblématique de Dell
Confronté au déclin des PC, Dell tente de se recentrer sur les solutions pour entreprises. C’est pour mener cette transformation que Michael Dell a choisi de sortir son groupe de la Bourse en novembre 2013. L’acquisition d’EMC, une entreprise dédiée à 100% aux équipements d’entreprises, est de nature à accélérer cette stratégie de recentrage.
Le PC reste le produit emblématique de Dell et la raison d’être de la marque créée en 1984 par Michael Dell. Le groupe texan en est aujourd’hui le numéro trois mondial, derrière
Lenovo et HP. Mais ce produit, devenu une sorte de commodité, n’assure plus sa croissance. Et du fait de la concurrence et de la pression sur les prix, il ne contribue que faiblement à ses marges. Or il constitue toujours le gros de ses revenus : près de 60% (en incluant les tablettes, périphériques et logiciels associés).
Succès mitigé dans les entreprises
Dell s’emploie désespérément à réduire sa dépendance vis-à-vis de cette activité historique en perte de vitesse en se redéployant sur les solutions à plus forte marges pour entreprises. Avec jusqu’ici un succès pour le moins mitigé, à en croire Greg Stice, analyste chez IHS. "
Dell peine toujours à accroître sa pénétration du marché à fortes marges des grandes entreprises, estime-t-il.
Avec EMC, il acquiert une position de nature à mieux concurrencer les compétiteurs, qui dominent ce marché, comme IBM, HP ou Cisco."
EMC est plus qu’un leader du stockage de données. C’est un groupe diversifié avec cinq principaux satellites:
VMware (logiciels de virtualisation et de construction de cloud), RSA Security (solutions de cryptage et de sécurité), VCE (équipements combinant serveurs, stockage et réseaux), Pivotal (outils de développement d’applications big data dans le cloud) et Virtustream (cloud pour l’hébergement d’applications critiques). Il se présente d'ailleurs comme une fédération capable de fournir l’ensemble des équipements nécessaires à la construction de cloud hybrides.
Les terminaux, un lourd fardeau
Depuis sa sortie de la cote le 1er novembre 2013, Dell ne publie plus ses résultats financiers. Mais selon les derniers chiffres publiés (ceux du deuxième trimestre 2013), les solutions pour entreprises (hors terminaux) ne représentent que 40% de son chiffre d’affaires total. Avec l’apport d’EMC, le taux passerait à près de 60%, ancrant définitivement Dell sur le marché des entreprises.
Officiellement, il n’est pas question de sortir des terminaux (PC, tablettes et périphériques), qui représentent aujourd’hui plus de 60% du chiffre d’affaires total de Dell. Au contraire, Michael Dell mise sur sa présence sur toute la chaine, du PC aux équipements de Datacenter, un avantage compétitif sur des concurrents comme IBM ou le futur Hewlett-Packard Entreprise. Une posture qui pourrait se révéler intenable dans le temps. "Si le fardeau dans les terminaux devient insupportable, Dell pourrait être contraint à son tour à s’en libérer", prévient l’analyste d’IHS. Ce qui recentrerait Dell à 100% sur le marché des entreprises.
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