Avec EZ-GO, Renault franchit une étape vers un service de robot-véhicules à la demande
A Genève, Renault présente un concept de robot-véhicule de niveau 4 dédié au transport de passagers en ville : EZ-GO. La marque a l’ambition de lancer un service de transport à la demande basé sur ce type de véhicule à l’horizon 2022.
Dans le cadre de son plan stratégique "Drive the future", Renault prévoit de lancer un service de robotaxis d’ici à 2022. Ses équipes y travaillent déjà et pour le prouver, le constructeur présente au salon de Genève dès ce 6 mars 2018 un concept de véhicule autonome urbain : l’EZ-GO (prononcez "easy go"). Une synthèse de ses réflexions sur le sujet.
Un véhicule à la demande pour la ville
Contrairement au Symbioz, une vision de la mobilité personnelle autonome (sur autoroute), EZ-GO est un véhicule à partager conçu pour la ville. Autrement dit, les particuliers ne pourront pas l’acheter mais le "consommer" à la demande en l’appelant de leur smartphone ou depuis des bornes dédiées installées dans les villes. Avec son autonomie de niveau 4, le véhicule sera capable de se déplacer seul, sans intervention humaine. D’ailleurs, l’EZ-GO ne dispose pas de poste de pilotage : ni volant, ni pédales, presque pas de bouton ni d’écrans intérieurs. De façon plus étonnante, il n’a pas de portières latérales mais une large porte avant unique par laquelle on peut entrer debout, en marchant, ou assis sur un fauteuil roulant (ou une poussette). Les batteries électrique étant placées sous le plancher (et le moteur au niveau de l’essieu arrière), le constructeur a pu dégager l’avant pour proposer cette ouverture inédite et créer une banquette en U accueillante avec six places assises. Autre choix de design : l’intérieur est entièrement tourné vers l’extérieur du véhicule, grâce à de larges baies vitrées à 360°, pensées comme des fenêtres ouvertes sur la ville.
Avec l'EZ-GO, Renault veut se démarquer des concepts de véhicules autonomes pour le transport de personnes et de biens imaginés par ses concurrents ces derniers mois, comme l’e-Palette de Toyota ou Sedric de Volkswagen. Des véhicules utilitaires interchangeables et plus ternes. "C’est la tentation qu’ont eue nos concurrents : faire des boites dans lesquels on met des gens ou des colis", sourit Stéphane Janin, directeur du design des concepts cars Renault. Au contraire, le Français a eu l’ambition de créer un objet "iconique", au même titre que le "black cab" de Londres ou les taxis jaunes de New York. Une voiture qui entend devenir le symbole de la nouvelle mobilité urbaine des années 2020.
Un véhicule, mais surtout des services
EZ-GO n’est pas qu’un concept de salon roulant : les designers ont réfléchi à ses possibles usages et aux moyens de communiquer avec les utilisateurs du service et les autres usagers de la ville. La voiture pourra se consommer comme un VTC classique, seul ou à plusieurs, mais d’autres usages innovants sont imaginés : des EZ-GO touristiques pour des tours commentés de la ville, des véhicules 100% femmes (comme les wagons féminins des métros de Tokyo) ou encore des trajets festifs thématiques à organiser entre amis… Différentes possibilités de personnalisation seront offertes aux usagers pour leur permettre de s’approprier l’objet : changer l’ambiance sonore, lumineuse, donner un nom au véhicule… Le tout pour éviter le côté impersonnel d’un véhicule partagé. "On espère même qu’on se parlera davantage dans ce type de véhicule que dans le métro", glisse Stéphane Janin. Le véhicule pourra aussi communiquer avec les piétons via des panneaux défilants sur ses faces avant et arrière.
A travers ce concept car, Renault veut promouvoir une autre forme de plaisir lié à l’utilisation d’un véhicule, différent de celui de la conduite : la découverte du paysage urbain, la convivialité entre amis ou avec des inconnus, la possibilité de déplacements 24h sur 24 sept jours sur sept pour tous, sans contraintes liées à l’âge, au handicap ou à l’état physique du moment.
Un service de robo-taxi Renault prévu pour 2022
EZ-GO n’est pour l’instant qu’un prototype, mais il anticipe la fusion à l’horizon 2022 des initiatives de la marque dans les différents pans de la mobilité : autopartage, covoiturage, VTC. "Nous ne voulons pas nous cantonner à la fabrication des véhicules, mais opérer ce type de services nous-mêmes", annonce Christian Ledoux, directeur des services de mobilité pour l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Le Français pourrait aussi vendre ou louer ces robo-véhicules à des services de transport privés ou publics, pour compléter l’offre existante. "Les villes vont de plus en plus être en demande de solutions pour le transport du dernier kilomètre", ajoute le monsieur mobilité de l’Alliance.
Renault se veut humble à ce stade de sa réflexion : EZ-GO n’est qu’une option parmi d’autres. La marque présentera deux autres concept cars liés à la mobilité rien qu’en 2018, notamment au Mondial de Paris. Et elle poursuit ses tests de véhicules autonomes à Rouen et Saclay, ainsi que le déploiement de son service Renault Mobility, et teste le covoiturage auprès de ses salariés… EZ-GO n’est donc pas une vision figée mais un point d’étape appelée à évoluer dans les années à venir en fonction des avancées techniques, réglementaires, sociétales.
Avec EZ-GO, Renault franchit une étape vers un service de robot-véhicules à la demande
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir