Avec Fieldview, Bayer présente la collecte et l'analyse des données agricoles comme le futur de l'agriculture

Bayer commercialise une plateforme de collecte et d'analyse des données pour optimiser les pratiques agricoles. Visualisation des rendements par parcelle, date optimale pour réaliser des semis, quantité de semis utilisés... De nombreuses données sont accessibles et Bayer travaille sur des outils de recommandation afin de conseiller l'agriculteur sur les meilleures cultures pour son champ ou les dates optimales pour l'utilisation de produits phytosanitaires.

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Avec Fieldview, Bayer présente la collecte et l'analyse des données agricoles comme le futur de l'agriculture

Le monde agricole se numérise et cherche à tirer profit de nouveaux outils. Plusieurs start-up proposent des solutions de collecte d'analyse de données, mais elles ne sont les seules. Alphabet cherche également à développer des outils à base d'intelligence artificielle pour optimiser les cultures avec Mineral, et l'Allemand Bayer a lui-même sa propre plateforme, nommée Fieldview.

Start-up fondée en 2006 par deux anciens employés de Google, Climate Fieldview fut rachetée en 2013 par Monsanto (pour 1,1 milliard de dollars), qui a lui même été acquis par Bayer en 2016. La plateforme a été lancée en France en 2019 après deux années de phase pilote.

Collecte des données relatives au travail du sol
Fieldview est qualifiée de "plateforme agronomique", par Tristan Guilbot, manager France de Climate Fieldview. Concrètement, l'agriculteur peut visualiser de nombreuses données sur un même tableau de bord. "C'est quelque chose de peu accessible pour l'agriculteur aujourd'hui", ajoute-t-il. Pour collecter et agréger les données, Bayer a conçu un objet connecté baptisé FieldView Drive.

Cet objet doit être fixé sur le matériel utilisé par l'agriculteur (tracteur, moissonneuse-batteuse, enfileuse…). Il enregistre "toutes les données relatives au travail du sol, peu importe le matériel utilisé, et précise la position GPS dans le champ", explique Tristan Guilbot. Sont notamment collectées les données de semis, de pulvérisation de produits phytosanitaires et d'engrais, et celles relatives aux récoltes.

Des images satellitaires pour mesurer l'évapotranspiration
Ces données peuvent être complétées par des images satellitaires mais aussi des informations provenant d'autres solutions (comme des outils contrôlant l'irrigation) puisque Fieldview est dotée d'APIs lui permettant de se connecter à d'autres logiciels. Avec les images satellitaires, FieldView est capable de créer une carte d'évapotranspiration, correspondant à l'eau que les plantes perdent. L'agriculteur sait précisément l'eau consommée par ses plantes et peut voir quelle parcelle il doit arroser en premier.

Par ailleurs Bayer est actuellement en discussion avec des start-up réalisant des cartographies du sol afin d'automatiser l'intégration de ces données à leur plateforme. Des informations supplémentaires permettant de comprendre certaines hétérogénéités au niveau du rendement des cultures.

Analyse et visualisation des données
"Une fois que les données sont collectées, il y a deux façons de les utiliser : avec des algorithmes qui font des recommandations automatiques et/ou avec des outils qui permettent de les analyser facilement", explique Tristan Guilbot. Bayer propose les deux solutions sur sa plateforme. Une façon pour l'entreprise de gagner la confiance des agriculteurs en faisant des recommandations qui correspondent à ce qu'ils peuvent eux-mêmes visualiser via l'analyse des données.

Sur la plateforme, l'agriculteur peut voir facilement quelle variété de blé ou de maïs a le meilleur rendement, la date optimale pour réaliser les semis, etc. Des données qui sont visibles à l'échelle de la parcelle, mais aussi intra-parcellaire. Par exemple, si un agriculteur sème deux variétés différentes sur une même parcelle, il pourra visualiser la différence de rendement puisque l'outil de collecte des données enregistre précisément la position GPS.

Des outils de recommandation
Au niveau des recommandations, les outils de Bayer ne portent que sur les produits qu'il commercialise, tandis que la partie analyse peut-être réalisée avec des produits d'autres marques. "La création d'algorithmes de recommandation nécessite une connaissance très fine sur les semences", explique Tristan Guilbot.

L'outil de recommandation, uniquement disponible pour le maïs, permet de lister les meilleures variétés pour la parcelle et la densité idéale de semis à réaliser pour chaque variété. Les équipes de Bayer travaillent également sur "un outil recommandant les meilleures dates pour utiliser des produits phytosanitaires et des fongicides", ajoute Tristan Guilbot. En phase d'essai, celui-ci devrait être déployé en 2023 ou 2024.

200 000 hectares enregistrés en France
Bayer qui avait une approche par hectare jusqu'en octobre dernier commercialise désormais sa plateforme sous la forme d'un forfait annuel de 300 ans. L'objet connecté quant à lui est commercialisé au prix de 280 euros. Aux Etats-Unis, Filedview recense plus de 60 millions d'hectares. En France, ce sont 200 000 hectares qui sont enregistrés et cela comprend des exploitations de petites tailles et d'autres beaucoup plus grandes.

Bayer assure que sa plateforme est utile que ce soit pour de "l'agriculture traditionnelle, raisonnée ou biologique, mais aussi la pratique des semis-directs sous couvert végétaux", liste Tristan Guilbot. Avec sa plateforme, l'entreprise ambitionne d'accompagner les changements et les pratiques des agriculteurs. Le temps de l'agriculture est assez long, certaines graines ne sont plantées qu'une fois par an, ce qui réduit les possibilités d'expérimentation. Fieldview permet de tester différentes techniques sur une même parcelle et de quantifier les résultats selon ces techniques.

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