Avec la crise, la plateforme bretonne Cookorico repense son modèle économique
Avec sa plateforme dédiée à l’emploi dans l'hôtellerie et la restauration, Cookorico a, comme beaucoup d’entreprises, été touchée par la crise. Mais la start-up rennaise en a profité pour faire évoluer son offre et son modèle.
Faire preuve de résilience est l’un des conseils donnés à bon nombre d’entreprises ces dernières semaines. C’est aussi la stratégie prise par Tanguy Vasseur, cofondateur de Cookorico avec Kévin Joudiou.
Depuis 2015 dans l’Ouest et 2017 à l’échelle nationale, la start-up rennaise déploie une plateforme dédiée à l’emploi dans l'hôtellerie et la restauration. Elle intègre également des outils de communication et de gestion RH dédiés à ce secteur, dont l’activité a été presque totalement mise à l'arrêt pendant près de deux mois. Et touchant, de fait, celle de Cookorico. Sur 2020, la start-up prévoyait de doubler son chiffre d’affaires, de l’ordre de 135 000 euros en 2019. "Entre mars et août 2020, la perte d’activité s’estime à 100 000 euros car la demande est très forte avant la saison estivale", contextualise Tanguy Vasseur.
Une nouvelle plateforme en Saas
Ce ralentissement d’activité a permis à Cookorico de préparer plus activement le lancement de la troisième version de sa plateforme prévue pour la rentrée 2020. Mais surtout de repenser son modèle économique avec des process commerciaux spécifiques aux différentes cibles. "Pour mieux répondre aux besoins ponctuels ou saisonniers des établissements indépendants, nous allons passer d’un abonnement annuel à 360 euros, à une offre mensuelle à 55 euros avec ou sans engagement".
Pour suivre son passage en mode Saas, Cookorico va industrialiser et automatiser ses démarches commerciales auprès des petits établissements indépendants. Une équipe spécifique sera mise en place. "Nous allons recruter un Traffic Manager et deux alternants pour déployer cette nouvelle stratégie d’acquisition, en s’appuyant sur le CRM Hubspot que nous sommes en train de mettre en place".
Un module ATS
Mais Cookorico s’adresse aussi aux structures multi-établissements, aux franchises et aux grands comptes. Ces clients et prospects sont gérés en direct par les deux commerciaux de la start-up. "La nouvelle version de la plateforme intégrera, pour les grands comptes, un module ATS – Applicant tracking system –, que nous avons expérimenté avec Disney Recruit", explique Tanguy Vasseur. Ce module permettra à ces grands acteurs d'intégrer sur Cookorico les annonces publiées sur leurs propres jobboards en se connectant directement à leurs outils métiers de suivi des candidatures.
A ce jour, la plateforme rassemble une CVthèque de 86 000 candidats et 20 000 offres d’emplois ont été publiées sur la plateforme depuis trois ans. La start-up fait état d’environ 1 000 établissements utilisateurs dont 650 actifs actuellement. Parmi ceux-ci, on note Big Fernand, La Maison Pic, les établissements de Georges Blanc ou encore la chaîne Pitaya.
Financer le projet
Pour financer ces évolutions et assurer son besoin en fonds de roulement, Cookorico finalise actuellement une levée de fonds sur Ayomi de 80 000 euros. "Le principe de cette plateforme nous permet de répondre très rapidement à ce besoin financier, certes modeste. Une autre opération, d’a minima 200 000 euros, est prévue au premier semestre 2021. Nous pourrons alors fournir des metrics suite au lancement de la nouvelle plateforme".
La start-up a d’ores et déjà présenté ce projet structuré à de potentiels investisseurs lors du “Startup On The Beach", événement organisé, cette année à distance, début juillet par Le Poool à Rennes. Avec selon Tanguy Vasseur, "de très bons échos auprès de la douzaine d’investisseurs et fonds avec qui nous avons pu échanger."
Fusion du technopôle Rennes Atalante et de la French Tech Rennes Saint-Malo, Le Poool se donne pour mission d’animer l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat en Ille-et-Vilaine. Depuis 2016, l’association organise, courant juillet, un événement permettant aux start-up du territoire de rencontrer des investisseurs locaux et nationaux.
Traditionnellement, Start-up On The Beach se déroule à plage et sous le soleil de Saint-Malo, avec une ambiance plus que conviviale. Crise sanitaire et distanciation sociale oblige, c’est derrière leurs écrans que ces rencontres ont eu lieu cette année sur quatre journées, au lieu d’une habituellement. "C’était indispensable de continuer à faciliter les rencontres entre start-up et investisseurs même en distanciel", mentionne Daniel Gergès, le directeur du Poool.
Si le cadre sympathique de l’événement séduit chaque année, cette version "digitale" a su pour autant trouver son public selon Le Poool. Durant la première journée, 15 start-up de différents secteurs (agritech, cyber, santé…) ont pu présenter leurs projets en live devant l’ensemble des participants. S’en sont suivis 220 rendez-vous "one to one" entre les 80 investisseurs et les 45 start-up sélectionnées par les accélérateurs, à la recherche au global d’environ 50 millions d'euros.
Les sessions live et les rendez-vous à distance de Start-up On The Screen ont été mis en place via la plateforme Vimeet. Plus que les autres années, les startup présentes ont aussi été encouragées à présenter leurs projets en vidéo. Le Poool s’est alors appuyé sur la technologie de Screeny Technologies permettant de créer et distribuer des vidéos personnalisables de manière massive. Basée à Châteaubourg près de Rennes, cette start-up rennaise est aussi accompagnée par Le Poool dans ses projets de développement.
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