Avec le projet Clover, TikTok espère rassurer Bruxelles
L'application de courtes vidéos promet d'héberger les données de ses utilisateurs européens chez un partenaire. Le projet est similaire à celui proposé aux Etats-Unis, mais qui peine encore à convaincre.
TikTok poursuit son opération séduction en Europe. Deux mois après la visite à Bruxelles de son patron Shou Zi Chew, l’application de courtes vidéos, issue de l'entreprise chinoise ByteDance, a dévoilé mercredi 8 mars les contours du projet Clover, une série de mesures devant assurer la sécurité des données de ses 150 millions d’utilisateurs européens.
Concrètement, TikTok assure que ces données seront hébergées dans trois data centers situés en Irlande et en Norvège. La migration a déjà commencé et doit se poursuivre jusqu’à l’année prochaine. La société s’engage à instaurer des “passerelles de sécurité” pour contrôler l'accès aux données. Elle promet aussi de nommer un partenaire européen qui sera chargé de superviser, de manière indépendante, la protection des données.
Ces annonces doivent répondre aux inquiétudes sur une potentielle collecte d’informations par les autorités chinoises. En novembre, TikTok avait reconnu que des employés chinois avaient accès à certaines données sur les utilisateurs européens, tout en assurant que l’objectif n’était que d’améliorer le fonctionnement de l’application. Une enquête a été lancée par la DPC, la Cnil irlandaise, chargée de réguler TikTok.
Interdictions en Europe
Depuis deux semaines, TikTok est aussi visé par une série d'interdictions sur le Vieux continent. La Commission européenne a été la première à demander à ses employés de supprimer l’application de leur smartphone. Elle a été suivie par le Parlement européen, puis par les gouvernements allemand et danois. En France, où TikTok est déjà banni dans certains ministères, le gouvernement étudie la question.
Le projet Clover (en référence au trèfle irlandais, où est situé le siège européen de TikTok) est similaire au projet Texas, lancé l’an passé aux Etats-Unis. Ce dernier peine cependant à convaincre. Les négociations avec l'administration Biden sont en effet au point mort depuis plusieurs mois. Et un projet de loi présenté mardi 7 mars prévoit d’autoriser la Maison-Blanche à interdire TikTok sur le sol américain.
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