Avec le projet Tornado, Renault et ses partenaires ont testé des véhicules autonomes en zone rurale
Le territoire de Rambouillet est un lieu d'expérimentation de véhicules autonomes depuis 2017. Le projet Tornado, visant à identifier les services de mobilité autonomes utiles dans des zones rurales et périurbaines, a conduit au déploiement d'une Renault Zoé autonome et d'une navette autonome. La Renault Zoé a atteint jusqu'à 70 km/h, franchi un rond-point, circulé sur des routes abîmées et traversé un tunnel avec une voie unique sans visibilité.
Léna Corot
Mis à jour
06 novembre 2020
Avec le projet de recherche Tornado, Renault et ses partenaires ont réfléchi aux cas d'usages des véhicules autonomes en zone rurale et testé leurs technologies de conduite autonome dans des conditions réelles. Débuté en septembre 2017 sur le territoire de Rambouillet, situé en Ile-de-France, le projet Tornado s'est étendu sur une durée de trois ans.
Une Renault Zoé autonome et une navette
Tornado concernait une zone rurale et périurbaine et visait à identifier les services de mobilités autonomes pouvant être déployés sur ces territoires ainsi que les technologies et infrastructures nécessaires à leur sécurisation. Deux cas d'usages ont été identifiés. Le premier est un véhicule autonome et partagé à la demande avec la Renault Zoé qui reliait la gare de Gazeran au parc d'activités Bel Air - La Forêt. Le second est une navette autonome circulant avec une logique de dessertes fixes au sein de la ZA Bel Air. Ces deux services fonctionnaient à l'aide d'une application accessible sur smartphone.
Ce projet a été mené avec une dizaine de partenaires, dont Lacroix City, Avairx, Exoskills, 4D-Virtualiz et EasyMile côté industriels, ainsi que l'Université Gustave Eiffel, l'UTC – Laboratoire Heudiasyc, l'Institut Pascal, Inria et l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA) côté universitaires.
Des essais sur route fermée
La Zoé autonome n'a pas toujours accueilli du public. Dans un premier temps, en 2018, elle a simplement roulé 1 kilomètre sur une route fermée afin notamment de s'entraîner au franchissement d'un rond-point. Puis, en 2019, elle a réalisé 6,4 kilomètres aller-retour sur route ouverte lors d'essais durant lesquels elle circulait à 50 km/h. Le véhicule a parcouru 567 kilomètres en mode autonome sur deux semaines de roulage avec 70 utilisateurs issus de la communauté. Enfin, en 2020, elle a parcouru les 13 kilomètres aller-retour sur route ouverte et s'est élancée à une vitesse maximale de 70 km/h. Cette vitesse semble suffisamment élevée pour qu'un tel service soit commercialisé et puisse séduire des usagers. Ces derniers essais ont accueilli moins d'usagers que prévu initialement en raison de la situation sanitaire.
Mais cette Zoé n'était pas le seul véhicule autonome du projet Tornado. Une navette a complété le dispositif dans la zone d'activités de Bel Air avec une logique de dessertes à des points d’arrêt. L'institut Pascal, qui a mené l'expérimentation de la navette aux côtés d'autres partenaires, a équipé le véhicule de deux caméras, l'une à l'avant et l'autre à l'arrière, qui jouent le rôle d'un Lidar ou d'un GPS et permettent au véhicule de se localiser et de se guider en toute sécurité. Toutefois les essais de la navette par le grand public ont eux aussi été perturbés par la situation sanitaire puisqu'ils devaient se tenir début novembre et n'ont donc pas pu avoir lieu. Mais d'autres tests ont été réalisés courant 2019 et 2020.
Des infrastructures communicantes
Afin d'aider les véhicules autonomes à franchir des éléments difficiles en toute sécurité (rond-point, tunnel étroit et sans visibilité, absence de marquage au sol et manque de points de repères), les équipes du projet Tornado se sont intéressées à l'infrastructure de bord de route intelligente et communicant en temps réel. Ce système de communication entre l'infrastructure et le véhicule autonome a permis de fluidifier sa conduite et compenser sa perte de visibilité. Trois cas d'usages ont été identifiés pour cette infrastructure intelligente.
Dans le cas du rond-point, deux caméras ont été installées en hauteur sur des lampadaires, l'une au nord du rond-point et l'autre au sud, des routes sur lesquelles le véhicule autonome n'a pas de visibilité. Un ordinateur traite directement les images reçues afin d'identifier et classifier l'ensemble des usagers de la route présents (voiture, cycliste, camionnette, piéton, etc.). Ces informations sont reportées directement sur une carte du lieu, les usagers de la route sont suivis, leur vitesse est estimée et leur trajectoire anticipée. Les algorithmes utilisés doivent traiter très rapidement toutes ces informations afin de les transmettre à l'unité de bord de route qui peut renvoyer ces données au véhicule autonome.
De même, des caméras installées sur des toits de bâtiment situés sur la zone d'activités transmettaient de nombreuses informations à la navette autonome. Enfin, des feux communicants ont été ajoutés de parts et d'autres du tunnel à une seule voie franchi par la Renault Zoé. Ces feux communicants ont transmis au véhicule autonome via une connectivité V2X des informations sur la couleur actuelle du feu ainsi que la date du prochain changement d'état. Le véhicule autonome peut anticiper et décider alors de s'engager ou non dans le passage.
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