Avant les Jeux olympiques, la Cnil va contrôler l'utilisation de caméras "augmentées"
Ces caméras "intelligentes", capables d'analyser des flux d'images pour détecter des mouvements suspects, font partie des priorités de contrôle de la Cnil pour 2023. Les données de santé et le traçage publicitaire sur les applications mobiles figurent également au menu.
À un an des Jeux olympiques de Paris, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) veut se montrer très vigilante sur l’utilisation de caméras “augmentées” - ou “intelligentes” - par les acteurs publics. Cette thématique fait en effet partie de sa liste de priorités de contrôle pour 2023.
Couplées à des algorithmes, ces caméras peuvent analyser en temps réel les flux d'images. Cela peut permettre de repérer des mouvements de foule ou certains comportements suspects. Elles sont déjà utilisées dans des centres-villes, comme à Nice, des aéroports et des gares.
Des expérimentations dès 2023
Le développement de ces caméras “est l’objet de nombreuses questions régulièrement posées à la Cnil”, explique l’autorité dans un communiqué de presse. Elle promet donc de multiplier les contrôles cette année afin de “vérifier le respect du cadre légal” par les collectivités locales.
L’an passé, la Cnil s’était déjà inquiétée de “risques nouveaux pour la vie privée”. Depuis, le Sénat a adopté le projet de loi olympique, qui prévoit notamment l’expérimentation de ces caméras lors des prochaines manifestations sportives ou culturelles. Celle-ci pourrait commencer pendant la Coupe du monde de rugby, qui débute en septembre. Et se poursuivre avec les Jeux olympiques de Paris en 2024.
Trois autres priorités
Pour 2023, la Cnil a fixé trois autres priorités pour ses contrôles. Elle va ainsi se pencher sur le traçage des utilisateurs de smartphones par les applications mobiles, notamment à des fins publicitaires, par l’intermédiaire des identifiants uniques proposés par Apple et Google. Celui-ci “s’effectue bien souvent sans l'information ou le consentement des utilisateurs”, note l’institution.
La Cnil indique qu’elle va également poursuivre ses contrôles sur l’accès au dossier patient informatisé (DPI), qui contient l’ensemble des données de santé. De nombreuses plaintes “dénoncent des accès par des tiers non autorisés à des DPI au sein d’établissements de santé”, explique-t-elle. L’autorité contrôlera aussi les mesures mises en place par ces établissements pour assurer la sécurité des données.
Enfin, la Cnil va se concentrer sur le fichier des incidents de crédit aux particuliers (FICP), établi par la Banque de France et consulté par les banques notamment avant tout octroi de crédit. “Les inscriptions à ce fichier représentent donc un enjeu particulièrement fort”, souligne la Cnil, qui va contrôler les conditions dans lesquelles les banques accèdent au fichier, en extraient des informations et le tiennent à jour.