Axa ouvre un espace sur The Sandbox pour attirer des candidats aux profils tech
La compagnie d'assurance Axa France ouvre aujourd'hui son espace dans l'univers virtuel The Sandbox, après y avoir acquis un terrain il y a un an. L'objectif : attirer les "early adopters" pour les inciter à postuler à ses nombreuses offres d'emploi dans les métiers du développement informatique et de la technologie.
Il y a tout juste un an, Axa France se lançait dans l'aventure des mondes virtuels en acquérant une parcelle dans The Sandbox. Autrement dit, un terrain virtuel sur cette plateforme construite sur la blockchain Ethereum, dans laquelle les utilisateurs représentés par des avatars peuvent se déplacer comme dans un jeu vidéo en 3D, aux graphismes proches de Minecraft et Roblox.
Un an plus tard, l'assureur a construit son monde, "Axadia", et s'apprête à y accueillir ses premiers visiteurs. L'objectif : attirer des profils aux compétences tech, afin de stimuler les recrutements. Une opération de marque employeur, ciblant les early adopters du "web3".
Le recrutement, un enjeu essentiel
"Nous avons décidé d'investir sur ce sujet car l'innovation et les nouvelles technologies sont essentielles pour nous, explique Gwenaël Fourré, chief digital officer chez Axa France. Nous avons par exemple été les premiers à lancer la téléconsultation, la reconnaissance de photos assistée par l'intelligence artificielle pour la déclaration de sinistre avec Direct Assurance, et avons été le premier acteur du CAC 40 à lancer l'équipement en CRM Salesforce sur l'ensemble de notre réseau d'agents. Nous investissons chaque année 500 millions d'euros dans la technologie, c'est notre premier poste d'investissement. Donc pour nous, le recrutement de talents est essentiel. Et c'est compliqué".
Axa France recrute 800 profils tech par an, principalement des développeurs, et comme toutes les entreprises, la compagnie a du mal à trouver son bonheur, surtout quand elle cherche des développeurs de niche, par exemple des spécialistes de l'environnement Salesforce ou Guidewire (une plateforme cloud utilisée par les acteurs de l'assurance dommages), ou encore des experts seniors de la data et de l'UX design.
C'est pourquoi Axa participe à un maximum d'événements dédiés à l'emploi dans la Tech. Elle s'illustre en étant le premier partenaire du concours de développeurs Tech Challenger, organisé par l'agence Excelsior de Stéphane Boukris, qui l'accompagne également dans son projet sur The Sandbox.
Des mini-jeux pour découvrir l'entreprise
Les propriétaires de parcelles peuvent y créer leur propre univers et le monétiser comme ils l'entendent. Sur la sienne, Axa France a construit avec l'agence Metaverse Studio (qui accompagne également Crédit Agricole sur The Sandbox) une pyramide inspirée des Jardins suspendus de Babylone, dans laquelle sont utilisés des mécanismes tirés du gaming pour faire découvrir l'entreprise. Une vingtaine de quêtes doivent être complétées pour gagner in fine un bouclier, qui est un NFT. Au gré des expériences, Axa fait passer ses messages.
Axa France a choisi The Sandbox pour son ancrage local – la plateforme a été fondée par des Français – et pour les convictions de son co-fondateur Sébastien Borget en faveur d'une interopérabilité entre métavers, explique l'assureur qui à l'époque avait aussi testé une présence sur Second Life. L'aspect blockchain est secondaire.
Du reste, Axadia se visite comme n'importe quel site web, accessible depuis une URL classique, et sans avoir besoin d'un wallet ou de quoi que ce soit d'autre qu'un navigateur. Une fois sur le serveur, le joueur peut se retrouver simultanément avec 49 autres participants et discuter avec eux pendant l'aventure, comme nous l'explique Cyrille Magnetto, VP Innovation chez Axa France, en charge des initiatives métavers et web3.
Démarche pragmatique et exploratoire
Au-delà des candidats potentiels, Axa France souhaite aussi acculturer ses salariés et les faire participer à la réflexion sur les métavers. La compagnie a créé une communauté en interne d'une quarantaine de personnes, dans tous les métiers (actuariat, marketing, distribution, RH…), afin de brainstormer.
"Nous sommes dans une démarche humble. Nous voulons explorer, découvrir des cas d'usage. Pour l'instant nous sommes très pragmatiques. Nous ne voulons ni sur-estimer, ni sous-estimer le potentiel du Web3 et des métavers", déclare Gwenaël Fourré. Parmi les idées sur le tapis, dans le domaine des RH, figurent par exemple le passage d'entretiens d'embauche dans un monde virtuel avec un avatar pour éviter les discriminations, ou encore l'utilisation du gaming pour tester les soft skills.
Pas d'objectifs chiffrés
Pour l'instant, le seul objectif chiffré d'Axadia consiste à atteindre 10 000 joueurs ayant terminé le jeu, ce qui débloquera le versement d'une somme d'argent en tokens The Sandbox (SAND) par l'association caritative d'Axa au profit de l'association Emmaüs Connect, qui lutte contre l’exclusion numérique et sociale des personnes précaires. La compagnie a ainsi récupéré le concept du play-to-earn pour le transformer en "play-to-give". L'autre indicateur de performance mesurable sera le nombre de personnes qui iront visiter le site carrières de l'entreprise en scannant un QR code trouvé dans la pyramide.
La limite de l'expérience de marque sur The Sandbox, ce sont les données auxquelles permet d'accéder la plateforme qui revendique 4,3 millions d'utilisateurs : elles sont quasi-inexistantes. The Sandbox affirme que les utilisateurs passent en moyenne 20-25 minutes dans les expériences de jeu et complètent les quêtes à 85%. Mais elle ne fournit aucune information socio-démographique par exemple. Ceci fera l'objet d'une autre quête.
Mise à jour le 15/02/2023 à 16:08 : l'association bénéficiaire du "play-to-give" est Emmaüs Connect, et non Zero Waste.
SUR LE MÊME SUJET
Axa ouvre un espace sur The Sandbox pour attirer des candidats aux profils tech
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir