Axeptio lève 3,5 millions d’euros pour internationaliser sa plateforme de gestion du consentement
La start-up française Axeptio a développé une plateforme qui permettrait de gérer le consentement sur les sites web de manière moins intrusive et plus respectueuse des utilisateurs. Elle boucle un premier tour de table de 3,5 millions d’euros pour attaquer les marchés étrangers, européens et américains.
Vous avez peut-être déjà croisé sur certains sites ces cookies en forme de vrais biscuits, animés, qui s’adressent à vous de façon amicale ? Ce sont ceux proposés par Axeptio, une start-up montpelliéraine qui commercialise depuis 2019 une plateforme de gestion du consentement. Elle annonce ce 3 mai sa première levée de fonds : 3,5 millions d’euros récoltés auprès d’Isai, Evolem et Ovni Capital, qui doivent lui permettre d’accélérer le déploiement international de sa solution et de recruter une vingtaine de personnes.
Des cookies moins intrusifs ?
Depuis 2018, avec l’apparition du RGPD, de nombreuses start-up se sont positionnées sur la gestion du consentement, rendant le marché très concurrentiel. Axeptio dit se démarquer en proposant à ses clients de recueillir le consentement de manière plus éthique, moins intrusive et plus agréable pour les utilisateurs. "Il ne doit pas être un frein rebutant mais une opportunité d’ouvrir le dialogue et d'améliorer son image de marque", explique Romain Bessuges-Meusy, co-fondateur et CEO de l’entreprise.
Cela passe par d’abord par le design. "On évite le dark pattern et autres méthodes qui consistent à tromper l’utilisateur, les énormes boutons "accepter" et le minuscule "continuer sans accepter", on propose des cookies animés, sympathiques, qui expliquent aux utilisateurs ce qu’ils sont en train de faire", détaille le CEO. L'apparence presque enfantine obtenue est peut-être effectivement moins rébarbative, mais on peut imaginer qu'elle participe aussi à atténuer le caractère pourtant sérieux de cette étape...
Pas de cookies dès le chargement de la page
Le co-fondateur explique travailler par ailleurs sur une temporalité moins agressive, refusant par exemple d’intervenir dès le chargement de la page. "C’est comme en boutique, le bon vendeur vous laisse entrer, flâner un peu dans les rayons avant de venir vous proposer son aide. C’est comme ça que l’on aborde le consentement alors que la plupart du temps, il ressemble plutôt à un videur de boîte de nuit qui dit 'tu prends un cookie ou tu ne rentres pas'".
En dehors des cookies, Axeptio permet de gérer le consentement sur les conditions générales de vente et d’utilisation (CGV/CGU) par le biais de son outil "Turns". Lors de l’installation de la plateforme sur le site client, la start-up propose une configuration que ce dernier peut ensuite personnaliser grâce à une plateforme no code utilisable aussi bien par des développeurs que par les équipes marketing.
Un abonnement pour le stockage des preuves de consentement
Le business model de l’entreprise repose bien sur un système d’abonnement, mais ce n’est pas l’accès à la plateforme qui est payant. Axeptio vérifie les preuves de consentement du site et les stocke en interne dans une base de données répliquée sur plusieurs serveurs, ce qui permet aux sites d’être en mesure de les retrouver en cas de contrôle ou de litige.
C’est ce service de stockage qui est facturé en fonction de la taille de la base de données. "Ça commence à 15 euros par mois, 100 pour les sites de taille moyenne et ça peut aller jusqu’à 1000 ou 2000 euros par mois pour les sites à fort trafic", détaille-t-il.
Des clients majoritairement e-commerçants
Axeptio revendique 50 000 utilisateurs mais 50% ne profitent que de l’accès gratuit à la plateforme. 20 000 des utilisateurs restants ont été équipés de la solution par des agences web, la start-up a noué un partenariat avec 500 d’entre elles. "C’est un modèle intéressant pour nous et c’est un bon argument de vente pour les agences qui par les temps qui courent, ont du mal à justifier leurs prestations et se trouvent face à des entreprises qui coupent les budgets", commente le CEO.
Les 5000 restants sont des utilisateurs payants, pour la grande majorité des e-commerçants. L’entreprise travaille pour PMU, Carrefour, Aigle ou encore Jacadi. Quelques médias sont aussi clients mais ils sont rares "car ils dépendent trop de la monétisation du trafic à travers la publicité programmatique et ont beaucoup de pression pour recueillir coûte que coûte du consentement", précise Romain Bessuges-Meusy.
Se mettre en déséquilibre pour attaquer les marchés étrangers
Le dirigeant affirme que l’entreprise a déjà été plus que rentable, mais que l’objectif de cette levée de fonds est "de se mettre en déséquilibre pour quelques années". "Pour accélérer notre croissance à l'international, on doit cramer un peu d’argent", explique-t-il.
En Europe Axeptio veut se positionner en priorité aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie et en Espagne, mais l'idée est aussi d’attaquer les Etats-Unis, le Canada et le Brésil, "où les questions de vie privée et de respect des données personnelles prennent petit à petit de l’importance".
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