Binance quitte le Canada, marché devenu "non viable" car trop réglementé
Le Canada a décidé d'encadrer de manière plus stricte l'activité des plateformes de trading de crypto-actifs. Une réglementation devenant trop contraignante pour le premier exchange de la planète, Binance.
Alors que le règlement MiCA sur les marchés de crypto-actifs a été adopté par le Parlement européen au mois d'avril, ce n'est pas le Vieux Continent mais le Canada que Binance va quitter. La première plateforme d'échange mondiale de crypto-actifs a déclaré le 12 mai que la réglementation s'était trop durcie pour pouvoir y poursuivre ses activités.
Une réglementation renforcée sur les stablecoins
Le pays a introduit de nouvelles règles d'enregistrement pour les prestataires, et fixé des limites aux investisseurs, sur les marchés des stablecoins notamment. "Malheureusement, les nouvelles règles font que le marché canadien n'est plus viable pour Binance pour le moment", a indiqué l'exchange, qui n'exclut pas de revenir sur le marché dans le cas d'un assouplissement de la réglementation.
L'autorité canadienne des marchés financiers a imposé en février 2023 l'obligation pour les plateformes de trading d'obtenir son aval avant de pouvoir permettre aux utilisateurs canadiens d'acheter ou de déposer des stablecoins, impliquant une procédure de vérification en plusieurs points. Elle a également donné 30 jours aux bourses de cryptomonnaie pour enregistrer leur activité sur le territoire. Selon Bloomberg, Binance aurait entamé le processus d'enregistrement avant de se raviser, jugeant finalement ces directives trop contraignantes.
Binance peut-il survivre à la régulation ?
En Amérique du Nord, Binance est sous le coup de plusieurs enquêtes aux États-Unis, de la part de la Commodity Futures Trading Commission et de la SEC.
Binance n'est pas le premier acteur de la crypto à abandonner le marché canadien. C'est également le cas de la blockchain Paxos (ex-émettrice du stablecoin Binance USD), et de l'exchange YdX. A noter que Binance s'était déjà retiré de la province de l'Ontario en 2022.
Un retrait qui pose la question de la survie des plateformes de trading dans un marché de plus en plus régulé, mais qui doit apporter de l'eau au moulin des régulateurs européens, qui se targuent de concevoir une réglementation équilibrée, sécurisant les utilisateurs sans pénaliser l'innovation.