
Un milliard de dollars d’investissement en lieu et place d’un rachat à 4,7 milliards de dollars ! La sentence est tombée, ce lundi 4 novembre : Fairfax ne sauvera finalement pas Blackberry. Comme on pouvait le craindre, le fonds canadien n’a pas réussi à réunir suffisamment d’argent pour acquérir son compatriote, ancienne gloire du mobile. Depuis fin septembre et l’annonce par Fairfax de son intérêt pour BlackBerry, de nombreuses rumeurs, jamais confirmées, avaient pourtant couru sur un rachat en tout ou partie, par Cisco, Lenovo, Google, Facebook, etc.
De quoi faire monter les enchères ? Que nenni. Même par appartements, le canadien semble ne plus séduire personne. Officiellement, c’est Blackberry qui renonce à se vendre. Les offres n’étant pas suffisamment séduisantes. Mais, même si c’est le cas, le signal est loin d’être rassurant pour ses actionnaires, clients, partenaires qui préfèreraient sans doute un minimum de stabilité dans la tempête. Tergiversations et mauvais résultats pourraient finir de les convaincre de lâcher l’affaire.
Le premier à payer l’addition de ce nouveau fiasco est Thorsten Heins, le directeur général appelé à la rescousse en janvier 2012 pour remplacer les fondateurs Jim Balsillie et Mark Lazaridis. Il est limogé et remplacé par intérim par John Chen, l’ancien PDG de l’éditeur Sybase. Les analystes y voient un signe de plus que le fabricant de mobiles lâcherait le matériel pour se consacrer uniquement au logiciel. Quoiqu’il arrive, c’est sans nul doute, avec le service aux entreprises, sa seule chance de survie. Les chiffres du troisième trimestre le prouvent encore : selon Strategy Analytics, les ventes de ses smartphones sont tombées à 1% du marché mondial contre 4,3% à la même époque l’an dernier.
Emmanuelle Delsol
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