Blank, la néobanque pour les pros soutenue par Crédit Agricole, lève 47 millions d'euros
A l'occasion du refinancement de la fintech, qui fournit des comptes pros, des moyens de paiement et des services de gestion aux indépendants, le groupe Crédit Agricole entre au capital et La Fabrique by CA en sort.
Tandis que Paykrom a annoncé cette semaine mettre fin à ses activités, ses clients étant repris par Qonto, la néobanque pour les pros Blank tient le coup et annonce avoir levé 47 millions d'euros. Le tour de table a été réalisé auprès du groupe Crédit Agricole et de ses Caisses régionales. Le start-up studio La Fabrique by CA, qui fait partie du groupe bancaire, sort quant à lui du capital, ce qui traduit une nouvelle phase de développement pour la fintech.
Le montant est important, alors que le secteur traverse une période difficile. Certaines sociétés dans la fintech B2C ont vu leur valorisation divisée par cinq en termes de multiples. "Le fait d'avoir ce type d'actionnaire, un industriel plutôt que des VC, qui s'intéresse plus au secteur qu'à l'opération financière, nous protège dans le contexte actuel et nous a permis de lever un peu plus", reconnaît Simon Parisot, CEO et cofondateur de Blank.
Expansion en Italie
Créée en 2020, Blank s'adresse aux travailleurs indépendants (microentrepreneurs qui représentent la moitié des clients, artisans, commerçants, professions libérales…). Elle leur propose un compte pro, des moyens de paiement, ainsi que des outils de création d'entreprise (statuts, dépôt de capital…), et de gestion administrative et financière.
Ses forfaits mensuels comprennent pour certains des assurances complémentaires, telles qu'une garantie maintien de revenus en cas d'accident. D'autres assurances (RC pro, assurance décennale, santé…) sont accessibles en partenariat avec des assureurs dénichés par le courtier maison du Crédit Agricole. La start-up fournit également ses offres en marque blanche pour qu'elles soient distribuées par les réseaux de Crédit Agricole et LCL.
Cette levée a pour objectif d'accélérer le développement international de la société, en premier lieu en Italie au 2e semestre, le premier grand pays européen en proportion de travailleurs indépendants dans la population active. Elle permettra également de recruter, pour passer d'une soixantaine de salariés à 100 environ fin 2023. Et bien sûr de développer l'offre produits, tout en demeurant dans la cible des indépendants.
Moins de concurrence sur le créneau des indépendants
Ces personnes, qui gèrent leur entreprise seules, n'ont pas les mêmes besoins que les PME déjà bien servies par le marché, par des acteurs tels que Qonto ou Memo Bank, ainsi que par une ribambelle d'acteurs spécialisés dans la gestion comptable et financière, comme Pennylane. Ces sociétés proposent des piles de services de plus en plus complètes. "Nous intégrons tous les services nécessaires aux indépendants, qui ont besoin de systèmes simples et intégrés, ce que nous ne pourrions pas faire pour une autre cible", explique Simon Parisot. Les clients de Blank peuvent ainsi utiliser l'appli pour automatiser leurs déclarations Urssaf, éditer des devis, des factures, etc. Une vraie boîte à outils du freelance.
En France, l'activité est portée par la croissance du nombre de travailleurs à leur compte, qui s'élève à plus de 8% par an depuis plusieurs années selon l'Insee. Blank, qui revendique plus de 20 000 comptes ouverts, en ouvre plus de 2000 par mois actuellement. En majorité, ce sont des comptes principaux. Cela ne suffit pas à assurer la rentabilité de la start-up, mais pour l'instant elle se concentre sur la croissance de son marché adressable.
Parmi les nouveaux produits auxquels Blank réfléchit, le retour d'une forme de crédit, qu'elle avait déjà pratiqué par le passé avec des partenaires avant de l'arrêter. "L'intérêt de gérer toute la vie professionnelle de nos clients est que nous sommes particulièrement bien placés pour savoir de quoi ils ont besoin", conclut le CEO.
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