[Bourget 2017] Safran passe à la réalité augmentée avec la start-up Diota
Safran Electrical & Power, spécialiste de la conception et de la production de systèmes électriques aéronautiques, a noué un partenariat avec la start-up Diota autour de la réalité augmentée. Objectif : limiter le nombre d'erreurs dans l'installation des harnais électriques à bord des aéronefs et diminuer le temps d'immobilisation des avions au sol en cas de dégradation des câbles éléctriques. L'industriel entend porter cette solution, actuellement disponible sur tablette, sur les lunettes HoloLens.
Utiliser la réalité augmentée pour supprimer les erreurs d'interprétation lors de l'installation des harnais électriques dans un avion. C'est l'objectif du partenariat que viennent d'officialiser Safran Electrical & Power et la start-up Diota, à l'occasion du salon international de l'aéronautique et de l'espace qui se tient au Bourget du 19 au 25 juin 2017.
La réalité augmentée pour éviter les erreurs d'installation
Déployée sur une tablette, l'application de réalité augmentée permet de superposer une maquette numérique sur la zone de travail de l'opérateur. "Cette superposition permet de détecter différents problèmes. On peut voir, par exemple, qu'un harnais n'a pas encore été monté ou qu'un collier a été monté à l'envers ce qui peut être compliqué à voir à l'œil nu", explique Farad Bholah du pôle électronique et logiciel de Safran Electrical & Power. Il montre sur une démonstration les conséquences de cette erreur d'installation : deux câbles se touchent alors qu'ils ne le devraient pas. "Avec les vibrations de l'avion en vol, cela crée des frottements et cela peut provoquer la rupture d'un faisceau", détaille-t-il.
L'avantage de la technologie de Diota ? Elle fonctionne sans marqueur. L'un des verrous technologiques de la réalité augmentée consiste à calculer la localisation de l'objet réel par rapport au point de vue de l'utilisateur pour aligner en permanence les informations numériques avec le monde réel. Pour répondre à cette problématique, la jeune pousse a co-développé avec le CEA une technologie brevetée, qui permet de réaliser ce recalage sans avoir besoin "d'étiqueter" les différents éléments de la zone de travail avec des marqueurs. Un moyen de supprimer une étape fastidieuse (celle de l'étiquetage) mais aussi de gagner en fiabilité (cela permet d'éviter les oublis de marquage).
Les lunettes Hololens testées d'ici la fin de l'année
Pour l'heure, Safran expérimente cette application en situation réelle en impliquant une demi-douzaine d'opérateurs et leurs responsables. "L'objectif est d'obtenir leurs retours, de voir si elle répond effectivement à leurs besoins. Nous sommes dans une logique d'itération", indique Farad Bholah.
Prochaine étape ? Porter cette application de réalité augmentée sur les lunettes HoloLens de Microsoft afin de libérer les mains des opérateurs. "Les équipes de Diota planchent sur l'optimisation de leur application par rapport à la puissance de calcul disponible sur HoloLens, qui n'est pas la même que sur tablette. L'idée est aussi de prendre en compte les capteurs disponibles sur ces lunettes. L'objectif est de débuter les tests d'ici la fin de l'année 2017", commente Farad Bholah.
Diviser par 5 le temps d'immobilisation au sol
Safran Electrical & Power entend également utiliser la réalité augmentée pour des opérations de réparation. "Un harnais électrique dans un avion peut faire 80 mètres de long", explique Farad Bholah. "Un harnais doit tenir toute la durée de vie d'un avion mais il arrive parfois qu'il soit endommagé. Il faut alors immobiliser l'avion au sol à son retour et démonter une grosse partie de la cabine pour identifier la panne. C'est très pénalisant", poursuit-il.
Pour surmonter cet écueil, l'industriel travaille sur une solution qui combine trois briques technologiques. La première a été développée par la start-up Win MS. Elle permet de localiser à distance une anomalie de câble en envoyant une onde électrique qui va revenir lorsqu'elle rencontre un défaut. En mesurant le temps de cet aller-retour, il est possible de localiser la faille, avec une précision de 10 cm.
Cette brique est couplée à une connaissance très fine de la maquette 3D pour obtenir des coordonnées de localisation. La dernière brique est la solution de réalité augmentée de Diota qui permet d'afficher en surimpression l'emplacement de la faille. "Ce dispositif permet de diviser par cinq le temps d'immobilisation au sol d'un avion", assure Farad Bholah. Les équipes de Safran entendent commercialiser cette solution aux entreprises de maintenance aéronautique et aux compagnies aériennes.
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