Bouygues, SFR-Numericable, Free, Orange : les forces en présence, fin 2014

Free clôturait le 12 mars, le bal de présentation des résultats 2014 des opérateurs télécoms. Des chiffres éclairants alors qu'un mouvement de concentration est à l'oeuvre. Retrouvez -les grâce à notre infographie.

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Bouygues recrute des abonnés… mais le paye au prix fort

Bouygues Télécom se targue d'être l'opérateur ayant engrangé le plus de nouveaux abonnés à l'internet fixe en 2014. C'est vrai, avec 415 000 clients fixes recrutés (il a augmenté son total de 21%), à comparer aux 228 000 abonnés captés par Free sur la même période.

Mais Bouygues a considérablement tiré les prix vers le bas, ce qui a pénalisé son chiffre d'affaires et son ARPU (revenu moyen par abonné). Alors qu'il était largement en tête devant les autres opérateurs sur ce critère dans les années 2000, son ARPU s'est constamment dégradé, particulièrement depuis 2012.

SFR-Numericable, le boulet de la dette

SFR-Numericable affiche une perte nette de 175 millions d'euros, à cause des frais financiers dus au rapprochement des deux entreprises. Sa dette est pour l'instant soutenable, à condition que l'opérateur poursuive sa restructuration et recrute de nouveaux abonnés. Or, ces derniers mois, l'attelage SFR-Numericable n'a pas entraîné une vague de recrutements massive : il perd même presque 800 000 abonnés mobiles grand public entre décembre 2013 et décembre 2014. Les entrées de nouveaux abonnés sont plutôt dues à l'intégration de Virgin Mobile. Le cablo-opérateur va devoir séduire avec des offres "premium" plutôt que low-cost pour tenir ses objectifs.

Free, discret sur ses revenus mobiles

Free revendique avec fierté l'ARPU le plus élevé du secteur, avec un revenu moyen de 35,1 euros par abonné internet. En réalité, il n'est que numéro 2 derrière Numericable, qui draine environ 41 euros par abonné au câble, 3 euros de plus que pour les abonnés Freebox Révolution.

L'opérateur est beaucoup plus discret sur la "rentabilité" de ses offres mobiles, et ne divulgue pas son ARPU pour cette activité. Sa politique tarifaire agressive (avec des forfais à partir de 0 euro, pour ses abonnés Freebox) et ses investissements dans son réseau (bien qu'il bénéficie d'un accord d'itinérance avec Orange) doivent pénaliser l'ARPU par abonné mobile, qui doit être inférieur à celui de ses concurrents.

Mais le chiffre d'affaires toutes activités confondues se porte bien, dépassant pour la première fois les 4 milliards d'euros. Logiquement, sur ce critère, Free devrait passer devant Bouygues Télécom en 2015.

Orange, une capacité d'investissement préservée

Orange se dit bien positionné pour aborder les prochains défis du secteur, notamment le déploiement du réseau 4G et les futurs appels d'offres sur les fréquences 700mhz, dès cette année. L'opérateur a préservé sa marge en maîtrisant ses dépenses et en ne se lançant pas dans le tout low-cost comme certains de ses concurrents. La réussite de Free sur le mobile lui profite également par ricochet, puisqu'il lui fait payer l'utilisation de son réseau. L'opérateur historique dit qu'il est le seul à ne pas avoir besoin d'une consolidation des télécoms en France… et il a raison.

Sylvain Arnulf

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