Briefcam, le logiciel d'analyse ultra-rapide d'images de vidéosurveillance, vise 100 villes françaises d'ici 2018

"Visionner en une minute un film d’une heure", c’est en résumé l’ambition de Briefcam qui affine depuis six ans sa technologie de "vidéo synopsis". Cette solution séduit de plus en plus de villes françaises en matière de sécurité et de vidéosurveillance

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Briefcam, le logiciel d'analyse ultra-rapide d'images de vidéosurveillance, vise 100 villes françaises d'ici 2018

Rien n’aurait été possible sans les travaux du professeur Schmuel Peleg de l'Université hébraïque de Jérusalem. Créateur renommé de la technologie 3D Humaneyes ou de l’application Videobrush, cet expert en imagerie visuelle développe dès 2007 l’idée de pouvoir compulser les données d’une longue vidéo en quelques minutes. Pour cela, il faut une caméra statique, qui filme un décor stable. Un cadre invariable qui permet plus facilement de répertorier, de séquencer et d’analyser les objets en mouvement qui s’y déplacent. Sur une même vidéo, on peut alors retrouver rapidement plusieurs objets qui ont été filmés à différents moments. Ce “Vidéo Synopsis” permet même à l’utilisateur d’effectuer des recherches précises selon des attributs : taille, couleur, vitesse, direction et position dans l’image.

Une technologie si novatrice qu’en 2009, une délégation des forces de sécurité américaine, en visite à l’Université hébraïque, réalise qu’elle serait parfaite pour perfectionner la vidéosurveillance et aider les policiers dans leurs enquêtes. L’année suivante, la start-up Briefcam était née, sous l’impulsion de Yissum, l’entreprise de transfert technologique issue de l’Université hébraïque.

accélérer les enquêtes

Implantée rapidement dans d’autres pays, la technologie est utilisée en 2011 par la Norvège pour retracer le parcours d’Anders Breivik, le terroriste d’extrême-droite qui a tué plus de 150 personnes à Oslo. De même aux Etats-Unis, en 2013 lors de l’attentat du marathon de Boston. "Nous ne savons pas exactement comment a été utilisé Briefcam, ces informations sont très confidentielles mais nous sommes certains que nos produits ont été utilisés pour ces deux affaires", assure Rachel Neiman, directrice marketing de la start-up.

15 villes françaises clientes, vers une centaine fin 2017

Depuis 2012, la France est aussi cliente et "depuis les attentats, nos produits sont de plus en plus demandés" confie Florian Leibovici, responsable des ventes en Europe. Nice, Nîmes, Aix-Les Bains, Vannes ou encore Deauville, au total quinze villes françaises ont complété leur service de vidéosurveillance avec Briefcam. "Plus de cent villes françaises pourraient acheter nos produits d’ici fin 2017", pronostique le jeune franco-israélien. "90% de nos contrats en France sont réalisés avec des institutions publiques comme les mairies ou différents services de police" précise-t-il. Douanes, police judiciaire, services de renseignement, commissariats de quartier, le logiciel s’installe dans les différents services publics de l’Hexagone mais déborde de plus en plus le cadre régalien. Des entreprises privées comme des banques ou des sites industriels sensibles ont recours aux services de l’entreprise israélienne.


Face à la montée de la menace terroriste ou criminelle, Briefcam a développé cette année de nouveaux produits de système d’alertes : "ce n’est pas notre technologie de base, d’autres entreprises en ont fait leur spécialité mais on s’adapte à la demande", précise l’entreprise.

Des outils pros utilisés par des particuliers

La demande devient aussi de plus en plus individuelle. Aux Etats-Unis, Briefcam est déjà disponible sur des systèmes de surveillance privée. Associée à Flir, un des leaders mondiaux de la vidéosurveillance, l’entreprise israélienne offre à des particuliers de revivre en une minute la journée écoulée chez eux . On peut ainsi, via une offre cloud, surveiller l’activité des prestataires qui travaillent dans une maison, vérifier les allers et venues d’un animal domestique ou garder un œil sur le trafic en bas de chez soi. Un système intrusif qui "devrait arriver d’ici cinq à six ans en Europe", prédit Florian Leibovici.

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