Bruno Le Maire s'oppose à Libra, mais se dit ouvert à la création d'une monnaie digitale publique
Le 12 septembre 2019, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire s'est déclaré être opposé au déploiement, dans les conditions actuelles, de la cryptomonnaie Libra en Europe. Dans le même temps, il souhaite rapidement lancer des travaux sur une éventuelle "monnaie digitale publique".
Lors de l'ouverture d'une conférence de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la blockchain, le 12 septembre 2019, le ministre de l'Economie et des Finances a déclaré être opposé au "développement de Libra sur le sol européen" dans les conditions actuelles. Dans le même temps, Bruno Le Maire veut lancer une réflexion au plus vite autour d'une possible "monnaie digitale publique".
Avec le projet #Libra, la souveraineté monétaire des États est en jeu. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas autoriser le développement de Libra sur le sol européen. #OECDBlockchain #Blockchain pic.twitter.com/gtCHDCeleY
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) September 12, 2019
Deux pistes à exploiter
Le ministre admet que la cryptomonnaie Libra a tout de même "le mérite de pointer certaines difficultés en matière de transactions financières". Il fait notamment référence à la modulation des coûts de transactions différents en fonction des Etats, en particulier en Europe. Conséquence de quoi, il propose deux pistes : l'amélioration par les banques de la qualité des systèmes de paiement internationaux et l'instauration d'une "monnaie digitale publique". Les réflexions autour de cette dernière seront lancées mi-octobre lors de la réunion des ministres des Finances à Washington "pour avoir des projets concrets d'ici quelques mois".
Libra pourrait créer des "désordres financiers considérables"
Il reste néanmoins arc bouté sur un éventuel déploiement de Libra en Europe. "La souveraineté monétaire des Etats est en jeu", a poursuivi le ministre persuadé qu'un déploiement international de Libra "remettra en cause l'indépendance des Etats". Il estime que cette cryptomonnaie provoquerait "des risques d'abus de position dominante, de souveraineté, pour les consommateurs et pour les entreprises…". Et plus généralement un risque systématique : "Toute défaillance dans cette monnaie, dans la gestion de ses réserves pourrait créer des désordres financiers considérables."
Facebook veut bouleverser les règles monétaires actuelles
Depuis l'annonce de sa création le 18 juin 2019, la cryptomonnaie portée par Facebook et 28 entreprises internationales défraie la chronique. Lors du G7, le 17 juillet 2019, les ministres des Finances s'étaient déjà penchés sur ce sujet. Le secrétaire du Trésor américain Steven Mnuchin avait fait état à cette occasion de "très grandes inquiétudes sur Libra, qui peut être utilisé pour blanchir de l’argent ou financer le terrorisme", selon Le Monde. La multiplication des critiques auraient même créé une volonté de la part de certains membres fondateurs de se distancer de ce projet.
Libra doit permettre aux internautes d'effectuer des transactions via une application autonome de paiement, tout en intégrant également le versement ou le paiement en libras directement dans les applications Messenger et WhatsApp, propriété de Facebook. Son lancement est prévu pour 2020, mais sans calendrier fixe. Inspirée du succès des cryptomonnaies, cette monnaie électronique devrait simplifier les transferts d'argent à l'international.
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