Bruxelles s'inquiète de l'ultra concentration des entreprises dans le secteur de l'IoT
La Commission européenne vient de rendre les conclusions de son enquête sectorielle sur l'IoT grand public. Elle affirme que le marché est concentré dans la main de quelques entreprises (Google, Apple et Amazon) ce qui empêche les nouveaux entrants. L'accès aux données et le manque d'interopérabilité sont également des sujets de préoccupation. L'institution se réserve désormais le droit d'ouvrir des enquêtes spécifiques sur le comportement d'une entreprise en particulier.
Les craintes de la Commission européenne se confirment : le secteur de l'IoT grand public est marqué par une forte concentration des acteurs, ce qui soulève des préoccupations anticoncurrentielles. C'est le résultat d'une enquête sectorielle publié le 20 janvier 2022, lancée en juillet 2020 dans le cadre de la stratégie numérique de la Commission.
De futures enquêtes ?
Les enquêtes sectorielles permettent à l'exécutif bruxellois de disposer d'une vision globale du fonctionnement d'un marché et de détecter des pratiques qui pourront ensuite provoquer l'ouverture d'une enquête spécifique sur le comportement d'une entreprise en particulier. Ces procédures peuvent par ailleurs inciter les entreprises à revoir leurs pratiques commerciales, explique la Commission.
Si Bruxelles s'intéresse à l'IoT, c'est que ce marché est important. Les revenus de l'IoT grand public devraient atteindre près de 408,7 milliards d'euros d'ici 2030, d'après la Commission. Les objets connectés devraient être 22,3 milliards d'ici à 2024 dans le monde, ajoute-t-elle.
"De fortes barrières"
Or, ce marché souffre d'un manque important de concurrence. "Il s'agit d'un marché avec de fortes barrières à l'entrée, peu d'acteurs verticalement intégrés et des préoccupations concernant l'accès aux données, l'interopérabilité ou les pratiques d'exclusivité, entre autres", analyse Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.
En effet, les principaux acteurs ayant participé à l'enquête – fabricants, fournisseurs de services de contenu créatif, associations ou opérateurs de télécommunications – ont indiqué que l'un des principaux obstacles à l'entrée ou à l'expansion dans le secteur était "le coût des investissements technologiques, particulièrement élevé sur le marché des assistants vocaux".
Une concentration dans les mains de quelques entreprises
Le deuxième obstacle est "la situation concurrentielle". Bruxelles indique qu'un "grand nombre de parties prenantes ont signalé des difficultés à concurrencer les entreprises verticalement intégrées" et qui ont construit "leurs propres écosystèmes au sein et au-delà du secteur de l'IoT grand public". Il s'agit sans grande surprise de Google, Amazon et Apple. Ce sont ces grandes entreprises qui déterminent les processus d'intégration des appareils et services dans un système d'IoT puisqu'elles fournissent les systèmes d'exploitation des appareils les plus courants ainsi que les assistants vocaux de "premier plan".
Les répondants ont soulevé d'autres préoccupations, telles que des pratiques d'exclusivité et de vente concernant les assistants vocaux, l'accès étendu aux données, le manque d'interopérabilité en raison de la prédominance de la technologie propriétaire conduisant parfois à la création de "normes de facto". Ces remarques peuvent en réalité être faites à plusieurs secteurs de l'industrie technologique.
SUR LE MÊME SUJET
Bruxelles s'inquiète de l'ultra concentration des entreprises dans le secteur de l'IoT
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir