C’est confirmé : les smartphones ont tué les pointeuses et le temps de travail légal
Selon une étude menée par PageGroup, une majorité de salariés travaille durant ce qui est légalement son temps de repos.
Cela a un impact sur l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, qui n'est pas négatif pour tout le monde.
Le télétravail est plébiscité pour l'autonomie qu'il apporte.
Les débats sur la durée du temps de travail pourront reprendre avec les élections qui approchent. Ils risquent de rater l’essentiel à l’ère du numérique. Que la semaine légale soit de 35, 37 ou 39 heures, il ressort d’une étude réalisée par Page Group que ce chiffre ne signifie plus grand chose à l’heure de la connexion permanente à haut débit et du smartphone omniprésent. L’étude montre que désormais 62 % des Français interrogés disposent désormais d’au moins un outil numérique fourni par leur entreprise, la proportion monte à 75 % pour les cadres.
Les trois quarts des Français interrogés, des cadres et des agents de maîtrise essentiellement (*), déclarent, en effet, consulter leurs mails ou répondre à des appels professionnels durant leur temps personnel. Près d’une personne interrogée sur deux (48 %) explique qu’elle le fait pendant ses vacances.
Se rassurer et être bien vu
L’enquête de Page Group s’est aussi penchée sur les motivations qui poussent les salariés à adopter ce type de pratiques. On découvre ainsi que “60 % des personnes qui travaillent pendant leur temps libre déclarent le faire en raison de leurs responsabilités professionnelles”. 22 % le font car ils imaginent qu’un manque de disponibilité de leur part serait mal vu de leur entourage. Et 18 % répondent agir ainsi pour se rassurer.
Il n’est guère étonnant dans ces conditions que les deux tiers des salariés consultés déclarent que les objets connectés ont un impact sur leur équilibre de vie. Pour 41 % (du total) cet effet est négatif. N’oublions pas les 25 % qui répondent que ce mélange vie privée vie professionnelle a un impact positif. On peut supposer qu’il s’agit surtout de salariés très autonomes, libres de s’organiser et qui voient l’utilisation d’outils numériques comme une opportunité de mieux gérer sa vie, pouvant aussi bien travailler le soir sur leur ordinateur portable qu’utiliser leur smartphone entre deux rendez-vous pour réserver les vacances à venir ou répondre à une annonce immobilière.
Le télétravail plébiscité
Ce que confirme le fait que 70 % des cadres déclarent avoir la possibilité de faire du télétravail (contre seulement 36 % pour l’ensemble des salariés interrogés). 49 % des personnes ayant répondu à l’enquête estiment que “c’est une initiative positive pour rééquilibrer entre vie personnelle et vie professionnelle”, indique l’étude menée par PageGroup. Parmi les avantages mis en avant, le temps gagné sur le transport, l’autonomie et la possibilité de travailler dans un environnement plus calme.
En effet, ce que l’étude montre aussi, c’est la grande porosité des usages. 51 % des salariés interrogés équipés d’un téléphone portable déclarent l’utiliser aussi à des fins personnelles et 41 % disent faire de même avec leur ordinateur portable.
Dans ce tableau d’ensemble, le droit à la déconnexion tel qu’il a été défini par la loi pourrait encadrer certaines pratiques trop divergentes. Ira-t-il jusqu'à rendre caducs certains arrangements qui avaient été trouvés sur le terrain ?
(*) Enquête menée auprès de 1606 personnes représentatives des Etam et des cadres. Interview en ligne menée du 13 octobre au 27 novembre 2016
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