Eramet utilise un drone et de l'IA pour cartographier l’environnement de son exploitation minière au Sénégal
Le groupe français Eramet utilise des drones et des technologies d'IA fournies par Capgemini pour cartographier la végétation initialement présente sur la zone minière qu'elle exploite au Sénégal. Cela devrait lui permettre de réhabiliter plus facilement l’environnement qu’elle devra restituer intact au gouvernement local à la fin de son contrat d’exploitation.
L’entreprise minière et métallurgique Eramet a travaillé avec Capgemini pour améliorer la réhabilitation de son site minier au Sénégal grâce à des techniques d’imagerie par drone et d’intelligence artificielle. L’idée est de cartographier l’environnement de manière précise pour tenter de le restituer en bon état une fois l’exploitation terminée. Les deux entreprises françaises collaborent depuis 2020.
Eramet exploite une concession minière au Sénégal spécialisée dans les sables minéralisés tels que l’ilménite, le zircon et le rutile, par le biais de sa filiale locale Grande Côte Operations (GCO). Pour les extraire, l’entreprise dispose d’une mine itinérante qui avance de sept à treize kilomètres par an et est constituée d’une drague et d’une usine de concentration.
Qui dit restitution dit bonne connaissance de l’environnement initial
Une activité qui a évidemment un lourd impact sur l’environnement, qu’Eramet souhaite minimiser, le sujet faisant partie de ses priorités RSE. L’entreprise, comme beaucoup d’autres ces dernières années, cherche à adopter la posture d’un groupe responsable.
Dans le cadre du code minier, qui a été durci fin 2022, GCO a de toute façon le devoir de restituer les terres à l’état sénégalais dans le respect de la biodiversité du territoire, ce qui nécessite d’avoir une bonne connaissance de la biomasse et de la végétation initialement présente.
C’est tout l’objet de "Connected Concession", la plateforme créée par Capgemini pour Eramet, qui recense et surveille l'environnement des terrains opérés. Elle vise à faciliter la re-végétalisation des terres une fois l’exploitation minière achevée.
Une cartographie réalisée par drone
Pour l’alimenter, Capgemini envoie des drones qui capturent des prises de vues. Les images collectées sont ensuite traitées grâce à des algorithmes combinant des technologies de computer vision et d’intelligence artificielle avancée (deep learning) pour identifier les objets d’intérêt, notamment les arbres, les buissons, les champs et certains types de bâtiments et procéder à leur comptage précis et à leur géolocalisation. Ces informations sont alors transmises en quasi-temps réel et fournissent une carte de la zone.
Plusieurs avantages ont été mis en avant par Capgemini dans son communiqué. Avant que des drones ne s’en chargent, des dizaines de personnes (des employés locaux) étaient envoyées sur le terrain pour collecter ces informations et devaient parfois se déplacer dans des zones hostiles pour effectuer le recensement manuel.
Gain de temps et d'argent
Au-delà de la réduction des risques pour les salariés, le gain de temps est évidemment important : "une zone auparavant cartographiée en une demi-journée l’est désormais en quelques minutes", assure Capgemini. De plus, l’entreprise assure que l’automatisation du processus contribuerait à une réduction globale des coûts d’exploitation annuels de 300 000 euros pour Eramet.
Enfin, la précision de la solution permettrait de "réhabiliter les zones à l’identique", voire "d’identifier les zones propices à l'introduction de nouvelles cultures vivrières qui pourraient ensuite être exploitées par les communautés locales".
De nouvelles fonctionnalités de la plateforme "Connected Concession" seraient à l’étude pour étendre l’outil au suivi des ressources en eaux et à l’identification de chemins alternatifs pour la mine. Une mise à disposition de la technologie aux communautés locales, aux autorités gouvernementales ou à des ONG serait également envisagée dans une logique d’open data.
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